Sénégal: UCAD - La Faculté des Lettres adopte un 'nouveau modèle pédagogique'

Dakar — La Faculté des Lettres et Sciences humaines de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, par la voix du doyen par intérim, Mamadou Bouna Timéra , annonce l'adoption d'un "nouveau modèle pédagogique" dénommée "la classe inversée" à travers laquelle elle espère s'acheminer progressivement vers la stabilisation de l'année académique.

Au niveau de la faculté, le modèle pédagogique a été revu avec l'adoption de "la classe inversée", a-t-il déclaré lors d'un entretien avec l'APS.

Mamadou Bouna Timéra a expliqué qu'elle vise à donner en avance aux étudiants des ressources et des supports à exploiter dans les amphis et dans les salles de classe, en lieu et place du modèle classique où les étudiants découvraient les enseignements une fois en cours au niveau des amphis.

"La méthode de +classe inversée+ est très économe en termes de temps parce que si vous donnez aux étudiants les ressources, ils auront le temps de les exploiter et donc la classe sera un moment d'interaction sur le cours", a ajouté le doyen par intérim de la Faculté des Lettres et Sciences humaines.

Ce modèle, initiée cette année par la faculté, encourage et sensibilise les enseignants pour son adoption afin de "s'acheminer ensemble vers la stabilisation de l'année académique universitaire", a-t-il encore dit.

M. Timéra a relevé que le retard est énorme et on ne peut pas le corriger en une année. "On est donc obligé de travailler sur plusieurs années", a-t-il expliqué.

Cette année, par exemple, a-t-il dit, la Faculté des Lettres et Sciences humaines a décidé de "concentrer les activités d'enseignement entre le mois de mars et le mois d'août".

Il a indiqué que la première session des examens sera organisée dans cette période-là et la seconde après le mois d'août, au mois d'octobre précisément.

Le Doyen Timéra a assuré qu' en ce qui concerne la correction des copies et la disponibilité des notes, il y a "une sensibilisation menée à l'endroit des enseignants pour qu'elles soient corrigées le plus rapidement possible".

"Nous encourageons les enseignants à former des équipes de correcteurs, des collèges de correcteurs parce que c'est plus rapide pour pouvoir gagner du temps", a-t-il estimé.

Il a expliqué que c'est une manière de résorber progressivement ce gap, de concentrer les activités d'enseignement sur l'année académique 2024-2025 pour gagner du temps pour l'année 2025-2026.

Il informe qu'il a été également décidé au niveau de la faculté de "gérer ce temps très comprimé, en associant le présentiel aux enseignements en ligne, en encourageant les enseignants et les étudiants à utiliser l'enseignement bimodal".

"Nous sommes obligés de nous organiser pour les cours au niveau des amphis. Donc si on associe les deux modèles d'enseignement présentiel et en ligne, cela permet aux départements d'avoir des activités simultanées et de gagner du temps", a-t-il expliqué.

Mamadou Bouna Timéra estime que la faculté des lettres et des sciences humaines est "une grosse faculté" avec 13 départements et "un déficit en infrastructures".

C'est pourquoi, a-t-il souligné, le retard enregistré ne sera pas résorbé sur une année seulement, mais sur au moins deux ans, voire trois ans pour pouvoir revenir à la normale, s'il n'y a pas de perturbations extérieures ou à l'intérieur de l'université.

Deux mois après son arrivée à la tête du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, Abdourahmane Diouf avait organisé un séminaire pour trouver les voies et moyens d'arriver à une stabilisation de l'année académique avec tous les acteurs impliqués.

Un délai de 16 mois avait été avancé. Dans un entretien avec l'APS, le ministre a relevé que "des progrès significatifs ont été faits", tout en appelant à "une vigilance".

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