Le Cercle Nazi Boni pour l'éducation et la culture (CNBEC) a vu le jour en 2022. L'association a été créée dans le but de promouvoir et de pérenniser les oeuvres de l'illustre homme de lettres, Nazi Boni. Elle oeuvre dans la promotion des valeurs culturelles, éducatives et de paix. Dans le cadre de la deuxième édition des Journées nationales d'engagement patriotique et de participation citoyenne, sa présidente, Eléonore Hadedou Tuina, évoque dans cette interview qu'elle nous a accordé le dimanche 30 mars 2025, à Dédougou, le bien-fondé de l'engagement de sa structure et la nécessité pour tous les Burkinabè de soutenir les actions de reconquête du territoire national.
Quel est votre degré d'engagement dans la promotion de la culture, de la paix, de la cohésion sociale et du vivre-ensemble ?
Nous sommes engagés dans la promotion de la culture, de la paix, de la cohésion sociale et du vivre-ensemble puisque c'est l'objectif premier de notre structure. La preuve est que notre toute première activité qui était une conférence publique organisée en mai 2023, avait pour thème : « Les oeuvres de Nazi Boni, quel apport pour la paix, la cohésion sociale et le développement du Burkina Faso ? ». Ce thème en dit beaucoup sur nos objectifs et notre degré d'engagement au sujet de la promotion de la paix.
Que pensez-vous des Journées nationales d'engagement patriotique et de participation citoyenne initiées par les autorités ?
Il faut saluer l'organisation de ces journées. L'initiative est merveilleuse et salutaire. Les autorités sont à féliciter pour avoir développé cette idée car ces journées nous rappellent que le Burkina nous appartient à tous. Chacun doit se reconnaitre citoyen et patriote afin qu'on puisse parler le même langage pour un retour de la paix dans notre pays.
Y a-t-il un lien entre ces journées et les activités menées dans le cadre du Cercle ?
Il y a un lien entre ces journées et les activités que nous menons. Ce lien est qu'au niveau de notre structure, nous nous sommes engagés à promouvoir nos valeurs culturelles, la paix et la cohésion sociale. Et ces journées que le gouvernement a lancées visent aussi à susciter de l'engagement et du patriotisme chez chaque Burkinabè afin que nous puissions bâtir un pays de paix où il y a la prospérité et la joie de vivre. Nous comptons d'ailleurs nous appuyer sur ces journées pour organiser des conférences de sensibilisation à l'endroit des jeunes afin de matérialiser davantage notre engagement citoyen et patriotique.
Votre association mène-t-elle des activités au profit des Personnes déplacées internes (PDI) ?
Le Cercle est une jeune structure. Néanmoins, en partenariat avec une association soeur qui évolue dans le domaine de l'humanitaire, nous avons organisé une journée de sensibilisation au profit des PDI de Dédougou. Au cours de cette journée, il y a eu des enseignements et des partages d'expériences animés par des acteurs sociaux.
Ces échanges ont eu pour but de motiver les PDI à entreprendre, à chercher à faire quelque chose pour leur indépendance économique. Des dons de divers matériels ont été faits aux déplacés et un repas communautaire a été servi. Il faut souligner qu'à l'occasion, nous avons offert également du savon et des effets d'habillement à plusieurs PDI.
Quelles sont les difficultés rencontrées et quelle est votre stratégie pour les surmonter ?
La première difficulté est d'ordre financier. Beaucoup n'adhèrent pas trop à l'initiative. A part le ministère en charge de la culture, à travers sa direction régionale de la Boucle du Mouhoun, qui nous soutient, nous avons du mal à mobiliser d'autres acteurs autour de notre cause. Du coup, cela fragilise un peu nos actions et nous met en retard dans l'atteinte de nos objectifs. Mais nous ne nous laissons pas influencer, quelles que soient les contraintes qui se dressent devant nous. Nous restons focus sur notre objectif qui est de promouvoir les idéaux et les oeuvres de Nazi Boni.
De façon générale, comment appréciez-vous la gestion de la crise humanitaire et la lutte contre le terrorisme par les autorités ?
Sur la gestion de la crise humanitaire au Burkina Faso, j'apprécie positivement les actions du gouvernement. Il a toujours oeuvré à satisfaire les besoins vitaux de nos parents déplacés internes. A ce niveau, je voudrais saluer au passage les efforts des populations hôtes qui n'hésitent pas à appuyer les efforts des autorités pour venir en aide aux PDI. Sur le plan de la lutte contre le terrorisme, des efforts sont faits par les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Ils abattent chaque jour un travail formidable pour restaurer l'intégrité territoriale. Leurs sacrifices ont permis à beaucoup de personnes de regagner leurs localités d'origine.
Quel est votre appel à l'endroit des filles et fils de la région de la Boucle du Mouhoun pour plus de paix et de cohésion sociale ?
J'invite les filles et fils de la région de la Boucle du Mouhoun à un dialogue franc et sincère, à un retour aux sources et à une introspection.
Que chacun essaie à sa manière de se reconnaitre fille ou fils de ce pays afin qu'on puisse parler de cohésion sociale, de paix et de développement. On est tous Burkinabè sans distinction d'ethnie et le Burkina nous appartient à tous. Nous avons intérêt à taire nos divergences, à nous entraider et à coopérer avec nos FDS pour venir à bout du terrorisme.