Madagascar: Maladie infectieuse - Le chikungunya frappe à nos portes

Une épidémie de chikungunya sévit actuellement à La Réunion. Aucun cas n'a encore été signalé à Madagascar, selon le ministère de la Santé publique.

«La surveillance des personnes qui ont de la fièvre, en provenance des îles voisines et qui débarquent à Madagascar, est de mise », recommande un spécialiste des maladies infectieuses, hier, face à la propagation du chikungunya à La Réunion. Cette maladie peut se transmettre d'homme à homme. « Lorsqu'un moustique non infecté pique une personne infectée par le virus, le moustique l'ingère. Le virus va se répliquer et peut être transmis à un humain, via une piqûre ultérieure », selon la fiche maladie sur le chikungunya, disponible sur le site de l'Institut Pasteur.

À La Réunion, la propagation de la maladie est « généralisée », selon l'Agence régionale de santé (ARS) La Réunion, qui fait état de près de six mille nouveaux cas enregistrés entre le 17 et le 26 mars, et de plus de vingt mille cas depuis août 2024. Madagascar accueille pourtant, chaque semaine, des passagers en provenance de cette île, via les vols reliant Saint-Denis à Antananarivo, Nosy Be et d'autres régions du pays.

« Aucun cas de chikungunya n'est détecté à Madagascar, pour le moment », affirme le directeur général de la Médecine préventive auprès du ministère de la Santé publique, le Dr Laliharisoa Raharimamonjy. Le ministère se dit prêt à faire face à une éventuelle apparition de la maladie sur le territoire. « Nous disposons de centres de santé pour surveiller les fièvres et d'un laboratoire de référence, le Laboratoire d'Analyses Médicales Malagasy (LA2M), pour analyser les prélèvements », enchaîne-t-elle.

Lutte antivectorielle

Mais les centres hospitaliers devront également être préparés à accueillir d'éventuels cas graves. Les informations communiquées par l'ARS La Réunion signalent une hausse des hospitalisations, notamment parmi les populations vulnérables : nourrissons - y compris des nouveau-nés -, femmes enceintes et personnes âgées de plus de 65 ans, chez qui la maladie peut prendre une forme sévère.

« Le chikungunya se caractérise par une fièvre d'apparition brutale, souvent accompagnée de douleurs articulaires sévères, souvent très handicapantes, qui durent généralement quelques jours, mais peuvent persister pendant des semaines, des mois ou même des années. Les autres symptômes possibles comprennent une tuméfaction des articulations, des douleurs musculaires, des céphalées, des nausées, de la fatigue et des éruptions cutanées », selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le directeur général de la Médecine préventive recommande également une lutte antivectorielle pour prévenir l'introduction et la propagation du virus. « Les mesures préventives, à savoir, l'hygiène et l'assainissement, sont essentielles. Il faut débroussailler les alentours et éliminer les points d'eau stagnante, même l'eau dans les pneus, qui présentent des gîtes larvaires », lance le Dr Laliharisoa Raharimamonjy.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.