Au Mali, l'opposant politique Seydina Touré a été condamné à un an de prison ferme. Membre du parti Alternative pour le Mali, il avait été arrêté le 2 janvier dernier et était poursuivi pour « incitation aux troubles à l'ordre public » notamment, après avoir exprimé sur les réseaux sociaux des positions critiques sur les autorités de transition.
Ce jeudi, le membre du parti Alternative pour le Mali, Seydina Touré a été condamné à un an de prison ferme, et à verser 650 000 FCFA : 150 000 francs CFA d'amende et 500 000 francs CFA de dommages et intérêts pour la partie civile, en l'occurrence l'État malien.
Il avait, sur les réseaux sociaux, qualifié de « juntes » les autorités militaires putschistes de l'Alliance des États du Sahel (AES) et appelé à « combattre le régime anarchique d'Assimi Goïta ». Des remarques qui lui ont valu donc d'être condamné par le pôle judiciaire anti-cybercriminalité pour « atteinte au crédit de l'État », « incitation aux troubles à l'ordre public » et « injures par le biais d'un système d'information ».
Détenu depuis déjà trois mois, Seydina Touré doit donc rester en prison encore neuf mois. « C'est un jugement très sévère, déplore son avocat, qui correspond en tous points aux réquisitions du ministère public. Nous espérions plus de clémence ». Maître Abdrahamane Kanouté prévoit toutefois de faire appel et de demander une libération provisoire en attendant la fin de la procédure.
« Seydina Touré ne mérite pas la prison, estime un cadre de son parti, Alternative pour le Mali. Il n'a aucun antécédent judiciaire et n'a fait qu'exprimer son point de vue, il n'y a rien de grave », considère encore ce proche, qui assure que Seydina Touré a « bien réagi » à l'annonce de sa peine et qu'il « garde le moral ».