En Guinée, de nombreuses affaires de violences faites aux femmes suscitent l'indignation des associations féministes. Dernier cas en date : la célèbre chanteuse Djelykaba Bintou qui a dénoncé dans une publication Facebook publiée, mercredi 2 avril 2025, les violences qu'elle a subies. Elle accuse, sans le nommer, son ex-mari, Azaya, chanteur star de Conakry, lui aussi, de l'avoir battue.
« Je ne savais pas que frapper à sang une femme et de manière répétée est considéré comme normal dans la société », écrit-elle. Elle promet également : « Vous aurez suffisamment de preuves au moment venu. » Ce message est accompagné d'une photo de son visage tuméfié, marqué par des hématomes, bien que la date du cliché ne soit pas précisée.
Azaya, dont elle a divorcé il y a quelques mois, n'a pour l'instant pas réagi. Toutefois, cette publication intervient après la sortie de son clip Cercle de feu, qui cumule déjà plus de 500 000 vues sur YouTube. Dans cette chanson, il évoque la « trahison » et le « mensonge » qui, selon lui, « détruisent un foyer heureux », faisant référence à leur divorce.
Une vague d'indignation
Le témoignage de Djelykaba Bintou a déclenché un tollé. Le Club des jeunes filles leaders de Guinée et une dizaine d'associations féministes exigent une réponse judiciaire et des mesures concrètes pour protéger les femmes victimes de violences.
De son côté, le gouvernement guinéen a réagi par la voix de la ministre de la Protection féminine, Charlotte Daffé. Elle a apporté son soutien à la chanteuse et insisté sur la nécessité pour les victimes et témoins de « briser le silence », qualifiant ce geste de « premier pas vers la protection et la justice ».
Ce drame s'inscrit dans une série de violences faites aux femmes qui secouent la Guinée. À Kankan, un homme a poignardé une femme fin mars après qu'elle a refusé de l'épouser. Son procès s'ouvre mardi prochain. La semaine dernière, à Conakry, une femme enceinte a succombé à ses blessures après avoir été battue par son mari.