Diogo — L'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), par la voix de son représentant Papa Fara Diallo, a exhorté, jeudi à Diogo (Thiès, Ouest), les industries extractives du Sénégal à créer des cadres de concertation permanents avec les populations riveraines, dans une démarche d'ouverture et de transparence.
"Les entreprises extractives et les populations riveraines ont des problèmes liés au manque de mise en place de cadres de dialogue permanent, qui permettent de partager les informations, mais aussi de régler des problèmes qui peuvent découler d'incompréhensions", a dit Papa Gara Diallo à la presse, au terme de sa visite à Eramet Grande Côte (ex-GCO).
Ce qui a motivé le comité national ITIE du Sénégal, en cette troisième année de validation, à venir s'enquérir des préoccupations des communautés riveraines, avant d'échanger, "de manière directe et responsable", avec les dirigeants de l'entreprise Eramet.
Cela a permis de "provoquer une rencontre" entre les deux parties, pour "harmoniser les positions", a-t-il dit aux journalistes.
Pour Papa Fara Diallo, "si toutes les entreprises du secteur extractif du Sénégal pouvaient avoir la même ouverture envers la société civile mais aussi envers les institutions étatiques comme l'ITIE, l'exigence de transparence liant ces sociétés, les communautés et l'ITIE, en serait renforcée".
"Que ce soit l'entreprise GCO ou l'ITIE, nous sommes tous astreints aux mêmes exigences de transparence", a-t-il relevé.
"Cette volonté commune de l'entreprise et des communautés de pérenniser ce cadre de diagnostic et de concertation, pour apaiser le climat social dans les zones extractives, aidera à porter à l'attention des plus hauts responsables de l'entreprise, les préoccupations des communautés pour qu'elles soient prises en compte dans leur volonté d'investissement social", estime Papa Fara Diallo .
La synergie qui découlera de ces cadres de dialogue institutionnalisés, permettra de "régler énormément de problèmes" que rencontrent les populations, dans le cadre de l'exploitation minière, a fait savoir M. Diallo, par ailleurs enseignant à l'université Gaston Berger de Saint Louis.
Ce type de dispositif formalise et perpétue des "concertations utiles", a-t-il martelé.
Le directeur général d'Eramet Grande Côte, Frédéric Zanklan a magnifié la "discussion fructueuse" que les dirigeants de l'entreprise ont eue pendant quatre tours d'horloge avec le comité ITIE, accompagné de représentants des communautés riveraines.
Ensemble, ils ont dégagé des pistes de solutions, dont l'organisation de foras communautaires, qui permettraient aux populations d'avoir un retour sur les actions de l'entreprise, et à la société extractive également de noter les préoccupations des communautés, a rapporté M. Zanklan.
Il annonce la création d'autres cadres, "dans les prochaines semaines", afin d'ancrer, "de manière définitive", la notion de concertation avec les communautés riveraines.