Wilfried Singo est un joueur de peu de mots, mais évoquer la Côte d'Ivoire et la sélection des Éléphants le fait sortir de sa réserve. Arrivé à Monaco en août 2023, le défenseur central ou latéral de 24 ans s'est imposé depuis comme l'un des meilleurs à son poste en Ligue 1. Épanoui sur le Rocher, le champion d'Afrique ivoirien s'est confié à RFI au cours d'une interview organisée par la Ligue de football professionnel (LFP). Achraf Hakimi, Kalidou Koulibaly, la CAN, le Mondial, le Gabon ou le Cameroun, l'enfant d'Abidjan se livre.
Monaco se rend à Brest ce samedi après avoir repris la deuxième place du championnat derrière le PSG. Comment abordez cette rencontre ?
Je pense que ce sera un grand match contre Brest. Nous sommes deuxièmes et actuellement, les points valent très cher. Il nous reste sept matchs et ce sont sept finales. Il faudra prendre match par match.
La course à la Ligue des champions va être serrée avec plusieurs équipes à la lutte. Qu'est-ce qui va être déterminant ?
Tous les matchs seront importants. Maintenant, nous sommes deuxièmes, l'objectif est de le rester jusqu'à la fin du championnat. On verra comment ça va se passer. Mais le plus important, c'est de se concentrer déjà ce week-end contre Brest.
Personnellement, comment jugez-vous votre saison par rapport à l'année dernière ?
Ça va ! Ça se passe bien. Il y a eu de petits moments de blessures qui m'ont un peu retardé. Mais je pense que c'est une saison normale pour moi. Ça se passe bien, donc tranquille.
À Monaco, il y a beaucoup de nationalités et pas mal d'Africains. Comment se passe l'ambiance avec Lamine Camara, Krépin Diatta (Sénégal) Salisu (Ghana), Ben Seghir (Maroc), voire Embolo, d'origine camerounaise ?
Super bien. Il y a une bonne ambiance avec tout le monde déjà et on a un bon groupe qui vit bien, même s'il y a beaucoup de nationalités. Mais tout se passe bien avec les frères africains qui sont là. Cela donne plus de force.
Vous avez joué en défense depuis le début de votre carrière. Avez-vous des références ou des modèles qui vous inspirent ?
Il y a Kalidou Koulibaly du Sénégal qui m'a beaucoup inspiré, quand il était en Italie, et qui m'inspire toujours. Il y a aussi Nicolas Nkoulou (Cameroun) avec qui j'ai joué au Torino. Il y a Sergio Ramos (Espagne) et plein d'autres défenseurs qui m'ont beaucoup inspiré. Pour en revenir à Nicolas Nkoulou, il m'a beaucoup aidé lors de mon passage au Torino en me facilitant l'intégration dans le groupe. C'était facile grâce à lui. Il m'a beaucoup aidé aussi tactiquement.
Que pensez-vous du Marocain Achraf Hakimi (PSG), qui joue à votre poste et qu'on présente aujourd'hui comme le meilleur latéral droit du monde ?
C'est un grand joueur, de classe mondiale. Il fait de bonnes saisons depuis son arrivée en France. C'est quelqu'un que j'admire beaucoup, que je respecte. J'espère qu'il va continuer sur sa lancée.
Vous avez été formé comme défenseur central, vous évoluez souvent comme arrière droit. Qu'est-ce que vous préférez ?
Je n'ai pas de préférence, je suis à la disposition du coach. Même s'il me fait jouer attaquant, je vais répondre présent. Le plus important, c'est d'aider l'équipe à avancer.
En Côte d'Ivoire, sur le côté droit de la sélection, il y a eu une légende, Serge Aurier. Comment succède-t-on à un joueur de sa dimension ?
[Rires] On ne peut pas parler de succession parce que je n'ai pas encore une place acquise. À tout moment, il peut y avoir un nouveau joueur ou un ancien qui peut revenir. Donc, le plus important, c'est de continuer de travailler, de bosser dur et d'aider l'équipe à avancer.
Y a-t-il quand même une certaine pression à jouer au poste d'Aurier, ex-capitaine qui a remporté deux CAN ?
Bien sûr ! Serge Aurier, c'est une légende, un grand frère, c'est un des anciens qu'on respecte beaucoup. Oui, il y a une petite pression à évoluer à ce poste, mais c'est une pression positive parce qu'on a toujours des conseils de la part des anciens pour bien évoluer à ce poste.
Quelle est l'importance du maillot national pour un Ivoirien ?
[Il s'exclame] Hey ! Il faut mouiller le maillot sinon... vous savez, en Afrique, ça critique beaucoup. Pour la sélection, il faut tout donner. Quand on est en sélection, il faut se battre pour son pays et j'espère que je le fais bien.
La CAN gagnée en 2024 reste votre meilleur souvenir à ce jour en sélection...
Exactement. En plus, c'était ma première CAN et c'était à la maison. Ce sont des moments inoubliables, des souvenirs qui vont rester à jamais.
Les éliminatoires de la Coupe du monde se passent bien pour la Côte d'Ivoire, avec cinq victoires en six matches, aucun but encaissé, pourtant, il y a la menace du Gabon, à un point derrière...
Oui, les Gabonais, ils ne lâchent pas. Ils sont collés. Mais je pense qu'on a bien commencé la campagne, on n'a pas encaissé de but, parce que l'équipe est solide. Il nous reste quatre matchs, on n'a pas de pression, on va continuer à jouer notre football, avec l'objectif de se qualifier en Coupe du monde.
Si on vous demande aujourd'hui entre une qualification à la Coupe du monde 2026 et gagner la CAN une nouvelle fois en 2025, vous préféreriez quoi ?
[Sans hésitation] Gagner une nouvelle CAN !
À la CAN marocaine, il y aura encore le Gabon dans votre poule, mais surtout le Cameroun. On vous parle déjà de ce match ?
Ah oui ! C'était déjà le feu le jour même du tirage. Ça a commencé à beaucoup parler. Je pense que c'est un match qui sera très tendu. On est à plus de huit mois de la rencontre, mais ça parle déjà. Mais c'est normal. Je ne sais pas de quand cela date, mais Côte d'Ivoire-Cameroun, c'est une grande rivalité. Une rivalité positive tout de même parce que c'est un pays frère et il n'y a pas de problème, c'est juste du foot.