Afrique: Humour - Cotonou accueille la demi-finale de la 5e édition du concours d'humour «Mon premier Montreux d'Afrique»

Du 3 au 6 avril 2025, Cotonou, au Bénin, sera le théâtre d'un grand rendez-vous du rire : le festival « Mon Premier Montreux d'Afrique », un concours visant à révéler et promouvoir les jeunes talents de l'humour à travers le continent africain. Actuellement, au stade des demi-finales, les planches de l'Institut français de Cotonou accueilleront quatre soirées, dont un gala. Reportage.

Les organisateurs positionnent leur événement comme un tremplin pour les nouveaux talents du rire en Afrique. En cette cinquième édition, l'enthousiasme est croissant et Cotonou représente la dernière étape avant la grande finale. « Nous commençons avec 360 candidats, puis 20 demi-finalistes, ensuite 8 demi-finalistes, et enfin, un ou une grand gagnant.e qui sera invité.e à jouer au Montreux Comedy Festival, le plus grand festival d'humour francophone en Suisse », résume Etienne Ventura, producteur et directeur du projet. « Nous sommes à la recherche de celles et ceux qui composent la relève de l'humour africain », ajoute-t-il.

300 projets soumis, 20 artistes sélectionnés

Cette année, le concours a suscité un fort engouement, avec plus de 300 projets soumis par de jeunes humoristes. Après une sélection, seuls 20 artistes ont été retenus pour les demi-finales à Cotonou. Ludivine Bonjoux, directrice artistique du festival, a supervisé cette phase de tri. À ce stade, elle apprécie les sketchs retenus. « On a beaucoup de thématiques différentes et surtout de nouvelles thématiques qui viennent et ça, c'est vraiment intéressant », commente-t-elle.

Le jury qui sera chargé de désigner les quatre finalistes comporte des personnalités béninoises, et les demi-finalistes proviennent d'une dizaine de pays africains, tels que le Tchad, le Gabon, la Côte d'Ivoire, le Togo, le Burkina Faso, et le Bénin. Parmi eux, deux humoristes béninois sont encore en course : Sam du Barça et Corélias.

« Le Bénin (l') a déjà remporté deux fois. Il n'y a jamais deux sans trois. Nous sommes le pays organisateur. Nousn on sait gagner, nous ne sommes pas les Guépards du Bénin » déclarent-ils avec enthousiasme avant de plaisanter : « Ne diffusez pas ça à l'antenne, hein ! » -- un tacle humoristique bien dosé à l'égard de l'équipe nationale de football du Bénin, qui n'a jamais remporté de compétition africaine.

«Kady»: lauréate de la troisième édition

Kadidjath Issotina, alias Kady, a remporté la troisième édition du festival « Mon premier Montreux en Afrique » et fait aujourd'hui partie des figures montantes de la scène humoristique béninoise. Très active sur les réseaux sociaux et présente sur les premières parties de spectacles, elle revient sur l'évolution des talents de l'humour au Bénin.

Les humoristes béninois travaillent vraiment à produire de beaux spectacles, bien écrits et bien joués. On fait un peu de tout. Personnellement, je mêle dérision, autodérision et parfois un peu de "trash". Il y a des humoristes qui ne parlent que d'eux, se moquent d'eux-mêmes, et d'autres qui se concentrent sur ce qu'ils voient autour d'eux, et ça me fait aussi rire. Du sarcasme, oui, de l'humour noir, oui, et c'est ça qui fait la beauté de notre humour ! Aujourd'hui, dans l'humour béninois, nous pouvons citer tellement d'humoristes et nous en sommes tellement fiers. Nous avons Komgui de Porto-Novo, alias, le Sergent Komgui, Venance Jappe qui a été également lauréat avant que je ne sois lauréate du Montreux. La liste est longue.

« Personne n'a encore fait une école d'humour au Bénin que je sache, note Kady. Pour l'instant, on ouvre des comédies clubs dans des restaurants, on essaie de tester nos blagues sur le public qui vient dîner. Mais ce qu'il nous faut, c'est un véritable soutien de l'État. Nous avons des concours qui nous motivent et nous poussent à travailler, mais ensuite, il n'y a pas de scène où l'on puisse continuer à performer. Si cela ne change pas, ce serait peine perdue », conclut-elle.

Demi-finales de «Mon Premier Montreux d'Afrique», du 3 au 6 avril 2025, à l'Institut français de Cotonou, Bénin.

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