Madagascar: Global Disability Summit - « L'absence de notre gouvernement dans ces discussions internationales est regrettable... », dixit Falihery Razafindrakoto

interview

Plus de 4 000 participants issus du monde entier se sont réunis à Berlin, la capitale allemande pour le Global Disability Summit 2025 (GDS 2025). Cet événement a mis en lumière les avancées, mais aussi les écarts persistants en matière d'inclusion du handicap. Entretien avec Falihery Razafindrakoto, un des représentants de la délégation malgache présente au sommet.

Le Global Disability Summit 2025 vient de s'achever. Quel est votre ressenti général sur cet événement ?

Ce sommet a été une plateforme essentielle pour discuter des avancées et des défis liés à l'inclusion des personnes handicapées. Nous avons vu un fort engagement de la société civile et des organisations de personnes handicapées (OPH), ce qui est encourageant. Cependant, nous avons aussi constaté des disparités importantes entre les pays dans leur engagement sur cette question.

Justement, le rôle des OPH a été mis en avant cette année. En quoi est-ce une avancée ?

Les OPH sont les premiers concernés par les politiques d'inclusion, il est donc essentiel qu'elles soient impliquées dans leur élaboration et leur mise en oeuvre. Ce sommet a réaffirmé leur place centrale et l'importance de leur participation active pour garantir des politiques publiques inclusives et durables.

Des engagements politiques de haut niveau ont été annoncés, notamment la Déclaration d'Amman et de Berlin. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Cette déclaration, adoptée par près de 100 pays et organisations internationales, fixe deux grands objectifs : intégrer l'inclusion et l'accessibilité dans tous les programmes internationaux de développement et consacrer 15 % des budgets des programmes internationaux de développement à l'inclusion des personnes handicapées. C'est une avancée majeure, même si la mise en oeuvre reste un défi.

Le gouvernement malgache n'a pas pris part aux engagements du sommet. Quel message cela envoie-t-il ?

L'absence de notre gouvernement dans ces discussions internationales est regrettable, car cela prive Madagascar d'une occasion de s'aligner sur des engagements globaux pour le handicap. Cela dit, la société civile malgache était présente et nous avons fait entendre notre voix.

Quelles sont les principales inégalités mises en évidence au cours du sommet ?

Il y a encore de grandes disparités entre les pays. Certains ont des politiques claires avec des financements dédiés, tandis que d'autres peinent à intégrer le handicap dans leurs priorités nationales. L'accès aux technologies et aux aides techniques est aussi inégal, ce qui limite l'autonomie des personnes handicapées. Enfin, le soutien aux OPH est très variable, certaines étant bien soutenues, alors que d'autres luttent pour exister.

La participation de la délégation malgache a été rendue possible grâce à certains soutiens. Pouvez-vous nous en parler ?

Oui, nous remercions CBM Global Disability Inclusion - Madagascar et l'organisation catholique Développement et Paix du Canada pour leur soutien. De plus, l'ambassade de France à Madagascar nous a facilité l'obtention de nos visas, ce qui a été crucial étant donné les procédures complexes et les restrictions administratives qui ont freiné la participation de nombreuses autres délégations.

En conclusion, quelles sont les attentes après ce sommet ?

Nous espérons une coopération internationale renforcée, une répartition plus équitable des financements et un soutien accru aux OPH. L'inclusion ne doit pas être un privilège de certains pays, mais un droit universel. Il reste beaucoup à faire d'ici le prochain sommet en 2028.

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