En République démocratique du Congo (RDC), en pleine incertitude politique et sécuritaire, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) relance le débat sur les élections avec la publication, vendredi 4 avril, à Kinshasa, de sa feuille de route. Elle projette l'organisation de la présidentielle, des législatives et des municipales, le 16 décembre 2028. Pourquoi plus de trois ans avant ? La Céni affirme vouloir éviter toute « impréparation ».
Le patron de la commission électorale assure agir « en amont, avec anticipation et rigueur ». Denis Kadima ajoute et explique : « Nous savons par expérience ce que signifie le manque de temps. Cette fois-ci, nous voulons avoir le temps de planifier et tirer sereinement les leçons du passé mais aussi améliorer nos méthodes et outils »
La feuille de route détaille les étapes clé menant aux préparatifs et à l'organisation des scrutins combinés. Le document prévoit le recensement des électeurs dès septembre 2025 jusqu'en septembre 2026, après évaluation et contrôle des kits électoraux encore opérationnels.
Défis financiers
Les défis financiers sont énormes. La Céni note que ses opérations « nécessitent une mobilisation constante des ressources ».
D'autres défis sont d'ordre juridique avec des propositions de réformes découlant des couacs des scrutins de 2023.
« Ce genre de défis », reconnait le président de la Céni, nécessitent « des réformes concertées pour renforcer la cohérence et l'efficacité ».
Le plus grand défi est cependant d'ordre sécuritaire avec des territoires entiers occupés dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu par les rebelles du M23/AFC soutenus par le Rwanda.
Un changement de dirigeants ?
Du côté de l'opposition, aucune réaction officielle, mais certaines figures contactées se disent satisfaites de la démarche de la Céni. Elles souhaitent toutefois que les dirigeants actuels de la Céni soient changés, avant toute relance du processus électoral, les accusant d'avoir organisé un simulacre d'élections lors du scrutin de décembre 2023.