Six mineurs, à savoir trois filles et trois garçons âgés de 15 à 17 ans, ont été écartés du processus de formation militaire des FARDC à Beni, au Nord-Kivu. Cette décision fait suite à une opération conjointe menée le 4 avril 2025 par la MONUSCO et ses partenaires, en collaboration avec les autorités militaires congolaises. L'intervention a eu lieu au centre de formation des FARDC de Nyaleke, à une douzaine de kilomètres de la ville de Beni.
Cette opération avait pour objectif de vérifier l'âge des 154 candidats (dont 19 filles) avant le début de leur formation militaire. Conformément à la loi congolaise, toute personne âgée de moins de 18 ans est considérée comme mineure et ne peut être intégrée dans l'armée. La section Protection de l'enfant de la MONUSCO/Beni s'est chargée de cette vérification sur le terrain en appui aux forces armées congolaises.
Les enfants identifiés comme mineurs seront confiés à une ONG locale partenaire de l'UNICEF. Ils bénéficieront d'un accompagnement psycho-social et d'une prise en charge transitoire en attendant leur réinsertion familiale.
Dans le même cadre, les nouvelles recrues ont été sensibilisées au droit international humanitaire par le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l'Homme (BCNUDH) de la MONUSCO à Beni. Ce cadre juridique cherche à limiter les effets des conflits armés, en protégeant notamment les populations civiles, les infrastructures essentielles (hôpitaux, écoles, etc.) ainsi que les personnes qui ne participent pas ou plus aux hostilités, comme les réfugiés ou les prisonniers.
Cette sensibilisation est essentielle dans un contexte où les FARDC opèrent régulièrement dans des zones à hauts risques. Le droit humanitaire rassemble un ensemble de règles que les militaires doivent respecter en toutes circonstances, quelles que soient les conditions sur le terrain.
Le colonel Faustin Ndakala, chargé de l'information, de la sélection et de l'orientation au sein de la 34e région militaire, a salué cette double initiative. Il a souligné l'importance du soutien de la MONUSCO, tant pour la vérification de l'âge des recrues que pour la formation juridique et éthique des troupes : « La MONUSCO joue un rôle capital : elle nous aide à détecter les mineurs et veille à ce que nos troupes soient formées au droit humanitaire. En cas de dérapage, nos militaires ne peuvent plus invoquer l'ignorance. Ils savent ce que la loi exige, et c'est grâce à cette formation ».
Le recrutement militaire dans le Grand Nord-Kivu (Beni, Butembo, Lubero) s'intensifie depuis plusieurs semaines et il arrive fréquemment que des mineurs tentent de s'y glisser. L'opération menée par la MONUSCO et ses partenaires rappelle que la place d'un enfant n'est ni au sein de l'armée, et encore moins dans un groupe armé, mais bien en famille et à l'école.