À Maurice, les habitants de l'archipel des Chagos demandent la fermeture de la base américaine de Diego Garcia, dans l'océan Indien. Une vingtaine d'organisations ont manifesté, vendredi 4 avril, à Port-Louis, pour exiger sa fermeture et ce, alors que la tension est montée d'un cran, cette semaine, entre les États-Unis et l'Iran. Le régime en place à Téhéran a annoncé envisager de bombarder cette place forte américaine située dans l'archipel. Les manifestants dénoncent une menace pour la paix régionale et réclament un océan Indien démilitarisé.
« Fermer la base de Diego Garcia » ; « Rendez-nous les Chagos »... Ces slogans ont résonné à Port-Louis lors d'une marche qui a regroupé 21 organisations mauriciennes. Outre la revendication de la souveraineté mauricienne sur l'archipel, les manifestants craignent un conflit régional si une guerre éclate entre les États-Unis et l'Iran, vu les activités militaires à Diego Garcia.
« La guerre est menée à partir de notre territoire »
Henri Marimootoo, ancien journaliste reconnu pour sa documentation sur les Chagos, est aujourd'hui membre du Mouvement contre la guerre. Il souligne que « Lors de la Seconde Guerre Mondiale, il n'y avait pas de grandes batailles dans l'océan Indien, mais maintenant la guerre est à nos portes. La guerre est menée à partir de notre territoire, les Chagos, de notre territoire, de Diego Garcia. »
Alain Ah-Vee, membre du mouvement Lalit, un des organisateurs de la marche, observe que la base de Diego Garcia se prépare à des opérations militaires : « Nous savons tous qu'il y a des bombardiers B2 et toute une armada qui se positionne sur Diego Garcia. Selon les observateurs, ils préparent clairement des attaques au Moyen Orient. »
« On ne veut pas de base militaire dans l'océan Indien »
L'idée d'un océan Indien pacifique et démilitarisé a mobilisé des jeunes Mauriciennes : « Moi c'est Shama, j'ai 28 ans. On est là aujourd'hui, parce que le message est clair. On ne veut pas de base militaire dans l'océan Indien. L'océan Indien, est une zone de paix. » ; « Moi c'est Sheem, j'ai 31 ans. On ne veut pas de guerre dans nos eaux. On ne veut pas qu'il y ait du sang sur nos mains également. » ; « Je suis Tania. Je suis aujourd'hui présente à la marche pour apporter mon soutien. On doit prendre position et faire entendre notre voix. »
Cette manifestation intervient alors que Londres a suggéré, au début du mois d'avril, que Donald Trump avait approuvé la rétrocession des Chagos à Maurice, à l'exception de la base de Diego Garcia.