Sept participations en Coupe du Monde U-17, une régularité impressionnante, et un appétit intact : le Mali s'avance une nouvelle fois comme un prétendant sérieux.
Les Aiglonnets ont composté leur billet pour l'édition 2025, qui se déroulera en novembre au Qatar, en s'imposant 2-0 face à la République centrafricaine lors de la phase de groupes de la CAN U-17 CAF TotalEnergies. Un parcours maîtrisé qui confirme le statut de place forte du football de jeunes sur le continent africain.
En 2023, les jeunes Maliens avaient déjà frappé un grand coup en décrochant le bronze en Indonésie, accompagnés de deux récompenses majeures : le Soulier d'argent pour Ibrahim Diarra et le Ballon d'argent pour Hamidou Makalou. De quoi mesurer le travail de fond mené depuis des années dans les centres de formation du pays.
Des académies au coeur du projet
Derrière cette réussite, un modèle : celui des académies. Piliers de la politique de formation malienne, elles irriguent les sélections nationales de jeunes. L'Académie Jean-Marc Guillou (JMG), toujours aussi prolifique, a vu éclore des talents comme Yves Bissouma ou Amadou Haidara. Et elle continue d'alimenter les rangs de l'équipe U-17, comme en témoignent les titularisations d'Ibrahima Diakité et de Seydou Dembélé, élu Homme du Match face à la Centrafrique.
« Les académies jouent un rôle très, très important chez nous. Si, ces dernières années, le Mali revient régulièrement dans les compétitions de jeunes, c'est en grande partie grâce à elles », souligne Adama Diefla Diallo, le sélectionneur des Aiglonnets. Le Centre Salif Keita, lui aussi, reste un acteur incontournable, tout comme plusieurs structures privées ou fédérales, qui permettent une détection précoce et un accompagnement sur la durée.
Diallo insiste : « Ce travail en profondeur nous permet de rester compétitifs en Afrique, mais aussi de représenter dignement le continent à l'échelle mondiale. »
Un héritage en pleine transmission
Le football malien s'inscrit dans la continuité. Une tradition, portée par des figures tutélaires comme Seydou Keita - Ballon d'Or de la Coupe du Monde U-20 en 1999 - ou Mahamadou Diarra, tous deux issus du Centre Salif Keita, et tous deux médaillés de bronze lors de cette même édition. Leur parcours a servi de repère aux générations suivantes. Aujourd'hui, d'autres prennent le relais, à commencer par Ibrahim Diarra.
Le jeune attaquant de l'Académie Africa Foot a rejoint le FC Barcelone pour un stage en novembre 2024. Depuis, il a intégré le club catalan, symbole de l'attractivité croissante des talents maliens sur la scène européenne. Un parcours qui inspire déjà ses coéquipiers, à l'image de Seydou Dembélé, milieu de terrain et autre figure montante de cette sélection U-17 : « On veut tous les dépasser », glisse-t-il avec ambition.
Un trophée en ligne de mire
Le Mali ne cache plus ses ambitions. Finaliste en 2015, troisième en 2023, quatrième en 1997, la nation ouest-africaine est régulièrement présente dans le dernier carré. Le Graal manque encore au palmarès. Adama Diallo ne s'en cache pas : « Cette fois, l'objectif, c'est d'aller chercher le trophée, incha'Allah. »
Avec une génération aussi talentueuse que bien encadrée, le rêve semble à portée de main. Entre formation structurée, héritage fort et ambitions affirmées, le Mali avance avec les certitudes d'une nation qui a su construire son modèle. Et qui veut, enfin, grimper sur la plus haute marche.