Revoilà les cocktails Molotov. Cela fait longtemps que l'on n'en a pas entendu parler. Ils étaient très en vue pendant la deuxième République où la liberté d'expression était pratiquement inexistante.
On laissait ainsi parler les explosifs, les murs et les tracts. Il n'y avait ni ordinateur, ni téléphone portable ni réseaux sociaux. Les partis politiques de l'opposition étaient réduits au silence mais ils ne se laissaient pas faire. On semble revenir à cette époque tumultueuse où les grèves, les arrestations arbitraires ou pas, les intimidations étaient le lot de ceux qui osaient contester l'ordre établi.
On ignore pour le moment si le dépôt de deux cocktails Molotov découverts hier avait pour mobile politique ou autre. Les endroits où ils étaient déposés ne sont pas innocents. Ils étaient donc porteurs d'un message.
Ce qui est curieux c'est comme à l'époque de la transition, les cocktails Molotov et les grenades artisanales ou pas, ont rarement faits de victimes ou dégâts. Soit ils n'explosent pas soit ils sont désamorcés à temps. Si l'objectif était vraiment d'intimider, il aurait fallu qu'ils fassent au moins des dégâts.
Puis comme par enchantement, ils ont disparu de la circulation. Il sont de nouveau dans l'actualité depuis hier. Ce qui signifie une certaine tension dans le milieu politique ou celui du trafic en tous genres. L'un des explosifs était placé au siège du Pole Anti-Corruption aux 67 ha. A-t-il été adressé aux juges en charge de plusieurs affaires dont des trafics d'héroïne ces derniers temps ? On n'en sait rien.
Ce qui est sûr c'est que le milieu de la mafia de la drogue est infernal. Il faut s'armer de beaucoup de courage et disposer d'une protection appropriée. On connaît ce qui était advenu au juge italien Aldo Moro dans l'affaire des Brigades Rouges dans les années 80. On se rappelle également du fameux patron du Cartel de Medellin, le Colombien Pablo Escobar, qui a semé la terreur et dirigea le plus grand empire de la drogue jusqu'à sa mort en 1993.
L'argent de la drogue offre une puissance inimaginable à la mafia qui ose défier l'État du pays où il se trouve.
Nous n'en sommes pas encore à ce niveau mais à l'allure où va le trafic d'héroïne ou de cocaine, on se trouve sur une pente dangereuse. Selon certaines informations, l'argent de la drogue est blanchi dans l'immobilier, dans les petites et moyennes entreprises et dans d'autres secteurs d'activité. Il est ainsi difficile de lutter contre ce fléau. En tout cas, si ces explosifs avaient trait au trafic de drogue, les malfaiteurs auraient donc lancé un avertissement sans frais à ceux qui osent les « empêcher » de faire leur travail. Élémentaire.