Deux cocktails Molotov ont été découverts, l'un au portail du Pôle anti-corruption et l'autre juste devant la villa Pradon. Parallèlement, une affaire de cocaïne a été évoquée.
Deux dispositifs incendiaires artisanaux ont été découverts à Antananarivo, l'un devant le Pôle anti-corruption, l'autre devant la villa Pradon. Une lettre contenant des menaces et évoquant des affaires de trafic de cocaïne accompagnait ces engins. Une enquête a été ouverte.
Un texte anonyme de vingt-trois lignes, imprimé sur deux feuillets de papier vélin, accompagné de deux cocktails Molotov, a été retrouvé jeudi vers 22h30, puis vendredi à 3 heures du matin, à deux endroits distincts de la capitale. Le document, qualifié de « lettre terroriste » par une source policière, contient des menaces visant un opérateur économique, le président de la République et la Haute Cour Constitutionnelle (HCC). Il fait référence à des affaires récentes de trafic de cocaïne à Nosy Be et Taolagnaro, et appelle à un coup d'État.
Le premier engin a été repéré au portail du Pôle anti-corruption, aux 67Ha, juridiction ayant traité un dossier de cocaïne. Il s'agissait d'un sachet contenant une bouteille de whisky transformée en engin incendiaire.
Odeur de pétrole
Selon la direction de la police judiciaire de la gendarmerie, le liquide qu'il contenait dégageait une forte odeur de pétrole. La lettre, retrouvée à proximité, accuse nommément une personnalité d'être impliquée dans le trafic, et accorde « quarante-huit heures » au chef de l'État et à la HCC pour réagir.
Un second cocktail Molotov, accompagné d'un duplicata de la lettre, a été découvert quelques heures plus tard devant la villa Pradon, à Antanimena. Il s'agissait cette fois d'une bouteille de rhum placée dans un sachet. La propriété est surveillée par un dispositif de sécurité combinant agents civils, gendarmes spécialisés et vidéosurveillance. C'est l'un des agents de sécurité qui a donné l'alerte.
Les deux scènes ont été examinées par les équipes de la police scientifique et technique. Les éléments retrouvés bouteilles et écrits ont été saisis. Une cellule d'enquête mixte, composée des services des affaires criminelles de la gendarmerie et de la police, a été constituée.
Selon les premières constatations, le mode opératoire est identique dans les deux cas. Aucune interpellation n'a eu lieu à ce stade. L'État-major mixte opérationnel a décidé de renforcer les patrouilles dans la capitale, tandis que l'enquête suit son cours pour tenter de faire la lumière sur cet « acte de terrorisme ».