Les droits des femmes, et plus particulièrement ceux des victimes de violences, étaient au centre d'un débat organisé hier au Louvre Antaninarenina par le Mouvement Nifin'Akanga.
À travers son projet « Farimbona », le mouvement a présenté les résultats d'une étude sur l'avortement à Madagascar, ses pratiques et ses conséquences. L'objectif : alimenter le débat public sur la santé sexuelle et reproductive, mais aussi renforcer le plaidoyer en faveur des droits des femmes, dans une société où le silence et les tabous restent tenaces.
Le commandant Vonintsoa Ralaiarison, de la Brigade féminine de proximité d'Antananarivo, a décrit les nombreux freins qui empêchent les femmes victimes de violences de parler : « La peur des représailles, la culpabilité, le manque de soutien, la dépendance économique ou encore l'ignorance des droits sont des freins majeurs », a-t-elle expliqué. Depuis le début de l'année, seules sept femmes ont pu déposer des doléances auprès de son unité.
Pour tenter d'y remédier, le Mouvement Nifin'Akanga a mis en place plusieurs outils concrets destinés à mieux informer les femmes sur leurs droits et les accompagner dans leurs démarches. Une revue, un guide d'orientation, et un manuel intitulé « Boucliers de la Justice » rassemblent conseils pratiques, contacts utiles -- dont ceux d'avocats spécialisés --, et dispositifs d'aide psychologique.
« Le plus important est d'outiller les femmes en amont, afin qu'elles sachent qu'elles ont des droits et qu'elles peuvent les faire valoir », souligne Mbolatiana Raveloarimisa, cofondatrice du mouvement.
L'événement a aussi rappelé l'importance d'un travail en synergie entre les milieux juridique, médical et associatif pour faire progresser les droits des femmes à Madagascar. En valorisant ces nouveaux outils, le mouvement espère contribuer à libérer la parole et à renforcer l'autonomie des femmes face aux violences.