Congo-Brazzaville: Cordonnerie - Limpissy, un ouvrier modeste et humaniste

« C'est par la sueur de ton front que tu gagneras ton pain », tel est le commandement divin après la chute d'Adam et Ève dans le jardin d'Éden. Brice Nsondé Samba, alias Limpissy, un jeune cordonnier exerçant à Bacongo, le deuxième arrondissement de Brazzaville, a fait sienne cette maxime qu'il n'oublie jamais. Après avoir exercé un petit commerce dans un marché de la capitale, il s'est lancé dans la cordonnerie depuis 1998, en autodidacte.

« J'ai commencé ce métier de cordonnier en 1998. Je n'ai pas été formé par un maître, bien que mon père l'ait pratiqué», confie Limpissy avec un sourire rassurant. Il précise qu'il se spécialise dans la fabrication de chaussures sur mesure pour hommes, femmes et enfants, tout en étant également bottier. En plus de cela, il cire des chaussures et revend des paires d'occasion pour les personnes qui ne peuvent pas se les offrir à des prix élevés dans des magasins traditionnels.

Limpissy travaille dans un petit atelier en tôles de 2 m². Il se distingue des autres cordonniers par sa gentillesse et son accueil chaleureux envers sa clientèle, à laquelle il offre parfois des services à des prix dérisoires, sans rien attendre en retour, si ce n'est de rendre service. Il exerce ainsi son métier avec une grande modestie et une forte dimension humaniste. Contrairement à d'autres dans sa profession, il privilégie avant tout le social.

L'importance de l'humain avant tout

Ce n'est pas l'argent qui le motive, mais son désir de rendre service, même aux plus démunis. Depuis l'ouverture de son atelier, il reçoit de nombreuses chaussures à réparer, à des prix adaptés à toutes les bourses.

« Je me sens vraiment à l'aise dans cet atelier, car je me suis familiarisé avec ma clientèle. Elle apprécie mon travail. Si je ne suis pas cher, c'est parce que je privilégie l'aspect social et l'entraide », explique-t-il avec humilité.

Depuis qu'il exerce ce métier, Limpissy s'efforce aussi de transmettre son savoir-faire à la jeunesse. Il a déjà formé quatre jeunes qui l'aident dans son atelier, et beaucoup d'autres viennent chaque jour, impatients d'apprendre. Bien que certains considèrent ce métier comme peu valorisant, il est convaincu qu'il n'y a pas de « petit métier », mais seulement des gens qui ont de petites mentalités.

Il faut souligner que Limpissy exerce dans un environnement où les jeunes sont souvent réticents à travailler. Peu comprennent encore que le travail est la clé de l'indépendance et qu'il permet de gagner le respect dans la société. Mais il ne se décourage pas et encourage ses jeunes compatriotes à changer de mentalité.

« Les jeunes ne font rien. Qu'ils s'intéressent à la cordonnerie, c'est un métier qui ne nécessite pas beaucoup d'investissement. Avec une somme dérisoire, on peut commencer. N'oublions pas qu'un travail, aussi modeste soit-il, nourrit son homme », conclut Limpissy.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.