Tchad: L'ONG Reporters sans frontières demande la remise en liberté du journaliste Olivier Monodji

Au Tchad, samedi 5 avril 2025, cela fait un mois que notre confrère, directeur de publication de l'hebdomadaire Le Pays, Olivier Monodji, également l'un des correspondants de RFI, a été arrêté. Il est notamment mis en cause pour « intelligence avec une puissance étrangère ». L'ONG Reporters sans frontières (RSF) dénonce cette détention provisoire qui se prolonge, tout comme l'Union des journalistes du Tchad (UJT). RSF appelle aussi à la remise en liberté de deux autres journalistes et à l'abandon des charges.

Le journaliste Olivier Monodji est emprisonné depuis un mois jour pour jour ce 5 avril. Ses deux confrères tchadiens Ndilyam Guekidata et Mahamat Saleh sont aussi sous les verrous. Reporters sans frontières (RSF) dénonce cette détention provisoire qui se prolonge au Tchad :

« Les charges sont très lourdes et cela sort carrément de l'ordinaire, que des journalistes soient inculpés pour intelligence avec l'ennemi, attentat contre les institutions et complot, estime Sadibou Marong, directeur du bureau de Reporters Sans Frontières pour l'Afrique subsaharienne. Pour nous, il est important de les remettre en liberté. Ils ne représentent absolument pas de menace. Ce sont des journalistes, ils ne vont pas quitter le pays. À défaut d'abandonner toutes les charges, il est important pour les autorités de libérer Olivier, Ndilyam et Mahamat. L'audition, si les autorités le souhaitent, pourrait continuer. Mais nous sommes toujours convaincus, en tant que RSF, que c'est un dossier qui est vide et que les journalistes n'auraient jamais dû être arrêtés le 5 mars dernier. »

Lenteur de l'instruction

De son côté, l'Union des journalistes du Tchad (UJT) se dit aujourd'hui inquiète de la lenteur observée dans l'instruction de cette affaire, au détriment de collègues. « Nous sommes inquiets puisque l'audition a pris un mois. À cette allure, les juges d'instruction n'accélèrent pas les processus. C'est parti pour qu'il reste des mois en prison. C'est très lent. Du moment où les accusés principaux, les Russes, ne sont pas là, il n'y aura même pas une confrontation. C'est vrai, on respecte les procédures pénales, mais que le juge d'instruction accélère l'audition », déclare le président de l'UJT, Abbas Mahamoud.

« Nous sommes confiants. Le dossier est vide, et il faut que nos collègues soient libérés. Les accusations portées contre eux, l'intelligence avec une puissance étrangère, ou l'atteinte à la sécurité de l'État, ou un complot, pour nous, ça ne tient pas la route. Dès le début, nous avons demandé qu'on requalifie les faits. Mais jusqu'à maintenant, ils sont dans les mêmes accusations. Ce qui est important, c'est l'accélération du processus, et il ne faut pas qu'ils soient oubliés à la prison d'Amsinéné », poursuit-il.

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