Une équipe du Fonds monétaire international a réalisé une nouvelle mission du 19 au 28 mars 2025 à Bangui. Les discussions portaient sur la troisième et quatrième revue du programme du FMI. Des discussions toujours en cours et qui n'ont pas permis de clore cette séquence et donc de valider un nouveau décaissement. Bangui continue à faire face à des tensions persistantes sur ses finances publiques, note le communiqué de l'institution de Washington.
Si certaines réformes progressent, le FMI souligne l'impact de la suspension des appuis budgétaires de 2021 et ce malgré une reprise partielle. Mais surtout elle pointe la faiblesse structurelle des recettes fiscales. Entre autre, il y a les recettes pétrolières. Elles étaient de 24 milliards de francs CFA avant la crise de 2021, elles n'ont atteint que 17 milliards de francs CFA en 2024, révèle l'institution.
« Opacité »
Au coeur des questionnements depuis plusieurs mois : l'attribution, en septembre 2023, de l'exclusivité de l'importation des produits pétroliers à l'entreprise camerounaise Neptune. Un audit recommandé par le FMI au mois de janvier est attendu et devrait « remédier à l'opacité autour des processus et coûts d'importation ».
Ce qui a des conséquences sur le quotidien des Centrafricains qui paient le carburant au prix fort. Les prix à la pompe sont en effet actuellement près de 40% plus élevés que la moyenne et ce, malgré des cours mondiaux à la baisse.
Aide américaine suspendue
Par ailleurs, les besoins sociaux et humanitaires, l'organisation des élections et l'ambition de redéploiement de l'État en région pèsent sur le budget. S'ajoute à cela la suspension de l'aide américaine. L'institution note le difficile exercice d'arbitrage que devront mener les autorités lors du processus de révision du budget.
La RCA a signé un accord de crédit avec le FMI en 2023 pour un montant de 197 millions de dollars. Le dernier décaissement a eu lieu en juillet 2024. portant à 65 millions d'euros les versements totaux.