Même si la récente décision de la Gambling Regulatory Authority (GRA) d'imposer une garantie bancaire de Rs 3 millions à tout demandeur d'une licence d'entraîneur n'a visiblement pas fait l'una- nimité dans le giron hippique, pas moins de 21 candidats ont postulé pour entraîner sous la tutelle du Mauritius Turf Club Jockey Club (MTCJC) en vue de la saison 2025. La date limite pour la soumission des candidatures était le 21 mars et la balle est désormais dans le camp de la GRA. Normalement, il est prévu qu'un Licensing Committee soit institué par le régulateur pour analyser les différents dossiers.
Malgré plusieurs demandes de notre part, la GRA n'a pas été en mesure de nous donner des indications précises sur la composition de cette instance ainsi que les critères de sélection, mais il est clair que celle-ci devra trancher dans le vif pour choisir les éventuels 11 à 12 entraîneurs/écuries avec lesquels le MTC souhaiterait s'associer pour son retour en tant qu'organisateur hippique. Il est important de souligner que le MTCJC a des contraintes logistiques, dans le sens où il ne dispose que de 189 boxes à Port-Louis.
Même si le Licensing Committee de la GRA clame être une entité totalement indépendante, on ne peut s'empê- cher de penser qu'au final le Mauritius Turf Club (MTC), dont le retour comme organisateur hippique figurait dans le manifeste électoral de l'Alliance du changement, aura, qu'on le veuille ou non, un droit de regard sur le choix final des candidats. Cela dit, dans le contexte actuel, on peut se permettre de penser que les candidats suivants ne devraient pas, à première vue, éprouver de grosses difficultés pour décrocher le précieux sésame : (1) Ramapatee Gujadhur, (2) Subiraj Gujadhur, (3) Carl Hewitson (NdlR : pour le compte de l'écurie Foo Kune ), (4) Vicky Ruhee, (5) Vincent Allet, (6) Preetam Daby (7) Samraj Mahadia et (8) Selven Mootien.
Même s'il y a un sentiment général au sein du MTC qui estime que les entraîneurs qui ont été associés à «l'ennemi héréditaire», la People's Turf de Jean Michel Lee Shim, méritent d'être boycottés, il nous revient qu'Amar Sewdyal et Shyam Hurchund, qui ont pourtant, tous deux entraîné les chevaux de la Global Equestrian Ltd (GEL) la saison dernière, devraient malgré tout être de la partie en 2025. À la décharge d'Amar Sewdyal, il est bon de faire ressortir qu'il a continué à louer les boxes du MTC pendant pratiquement deux ans alors qu'il courait ses chevaux sous la PTP.
Son rapprochement ostensible avec certains députés de l'Alliance du changement dans la circonscription numéro 9 (Flacq-Bon-Accueil), d'où il est originaire, laisse présager également qu'il va bénéficier du soutien politique nécessaire pour obtenir sa licence, et ce, malgré ses nombreux détracteurs au sein du MTC. À ce titre, il convient de souligner que sa présence à l'Assemblée générale du 28 mars dernier n'avait pas été appréciée de tous.
Initialement, tout semblait indiquer que Shyam Hurchund ne figurait pas dans les plans du MTCJC. Toutefois, à la suite de son rapprochement avec un homme d'affaires, politiquement influent, depuis le début de l'année, il se chuchote qu'il a désormais toutes les chances d'échapper au couperet.
Paradoxalement, le sort du champion de la PTP, Dominic Zaki, est à ce stade encore incertain. Si l'on se base sur son parcours réalisé l'année dernière, il mériterait incontestablement une licence car, eu égard à ses qualités d'homme de cheval, il devrait être un atout pour la compétition. Il semblerait toutefois que certains pontes du club bicentenaire hésitent à lui faire confiance en raison de certains de ses antécédents.
Zaki, qui a pris le soin de se dissocier de Lee Shim dernièrement, est conscient qu'il n'est pas nécessairement le bienvenu au sein du nouvel organisateur hippique, mais il ne perd pas espoir pour autant. Il remue ciel et terre pour décrocher sa licence et certains de ses émissaires travaillent d'arrache-pied dans l'ombre pour essayer de faire pencher la balance en sa faveur. Reste à savoir maintenant s'ils parviendront à leurs fins...
Pour conclure, nous avons reçu des échos favorables sur les candidatures des jeunes. Arveen Nagadoo (ex-assistant entraîneur de l'écurie Mahadia) et Jevin Awotar (ex-assistant entraîneur de l'écurie Maingard). Arveen Nagadoo disposerait d'un dossier solide car il l'avantage de disposer déjà d'une dizaine de chevaux (à Maurice et en Afrique du Sud) à son compte à travers le River Palace Syndicate.