L'enquête de la Financial Crimes Commission (FCC) sur une fraude présumée de Rs 300 millions au détriment de la Mauritius Investment Corporation (MIC) s'intensifie. Ce samedi, une équipe d'enquêteurs de la FCC s'est rendue au siège de la Banque de Maurice (BoM) pour y récupérer des documents liés à l'acquisition d'actions du groupe Appavou Ltd, estimées à Rs 2,4 milliards.
Selon des sources proches du dossier, plusieurs auditions sont à prévoir dans les jours à venir. Parmi les personnes ciblées figurent des officiers de la MIC, de la BoM proches de l'ex-CEO Jitendra Bissessur, ainsi que Jhamille Couveville, responsable de l'évaluation chez Elevante Property Ltd.
Jitendra Bissessur, figure centrale de cette affaire, demeure en détention provisoire. Contrairement à Diya Sewraz, ancienne Company Secretary de la MIC également arrêtée et relâchée sous caution, Bissessur n'a pas obtenu de libération. Il est accusé sous l'article 43 de la Financial Crimes and Corruption Act (FFCC Act) pour fraude par abus de position. Il aurait, selon l'enquête, soumis à l'approbation du conseil de la MIC un accord de rachat d'une valeur de 48 000 euros dans des conditions jugées douteuses.
Lors d'une audience à la Financial Crimes Court, l'enquêteuse en chef par intérim de la FCC, Yolaine Patricia Papain, a sollicité un délai supplémentaire de dix jours afin de collecter des documents essentiels auprès de la MIC, de la BoM et d'autres entités impliquées. Elle a également exprimé des craintes d'une possible tentative de Bissessur d'interférer avec les preuves ou d'influencer des témoins encore en poste.
Parallèlement, une perquisition a eu lieu dans les bureaux d'Elevante Property Ltd, où les outils informatiques de Jhamille Couveville ont été saisis. Ce dernier, chargé de l'évaluation de l'hôtel Ambre pour une valeur estimée à Rs 3 milliards, sera convoqué pour audition dans les prochains jours. Les enquêteurs cherchent à déterminer s'il a été influencé dans ses estimations ou s'il a sciemment participé à une manipulation des données.
L'affaire, qualifiée de «complexe» par la FCC, pourrait connaître de nouveaux développements dans les jours à venir, au fur et à mesure que les auditions se poursuivent et que d'éventuelles complicités au sein des institutions financières sont explorées.