Hier, les amoureux de la chanson d'antan se sont donné rendez-vous au Ccesca Antanimena. Le spectacle« Feo roa tafaray » a réuni Salomon et Dear Henri pour un voyage musical au coeur des souvenirs.
Tandis que la jeunesse vibrait au rythme de leurs artistes au Palais des sports et au Malacam, les amateurs de musique nostalgique, tontons et tantines, se retrouvaient hier au Ccesca Antanimena pour un moment de souvenirs. C'est dans une salle baignée d'une douce lumière rouge, à l'ambiance feutrée et émotive, que s'est tenu l'événement « Feo roa tafaray », un concert hommage aux belles années, organisé par LH Pro. Deux figures mythiques de la chanson malgache, Salomon Randria et Dear Henri Ratsimbazafy, y ont ravivé les coeurs avec des titres ayant bercé plusieurs générations.
Dès les premières notes, Salomon a transporté le public avec ses chansons intemporelles telles que « Hira sy mozika », « Tsy sahiko » ou encore « Nitady anao ». Entouré de ses fidèles musiciens et choristes, il a offert un premier acte généreux, alignant pas moins de seize morceaux. L'émotion a atteint un sommet lorsqu'il a chanté « Hary elatra » et interpellé le public. « Est-ce que certains couples ici ont choisi ce titre pour leur ouverture de mariage à l'époque ? » Quelques mains se sont timidement levées, témoignant de cette époque dorée.
Pari réussi
« En tant qu'organisateur, je suis entièrement satisfait. Ce concept n'en est pas à sa première, mais à chaque fois, l'émotion est au rendez-vous. Mon objectif est de faire revivre les Kalon'ny fahiny et de les partager à nouveau avec le public », confie Luc Hervé Andriamihaingo, le cerveau derrière cet après-midi empreint de souvenirs. Après une courte pause, la scène a accueilli la légende Dear Henri Ratsimbazafy. Avec «Anao no nindramiko » en ouverture, suivi de titres puissants comme « Mpatsaka », « Kanefa Iarivo », «Fokokely feno ratra», ou encore «Lambanao mikopakopaka», l'icône a tenu le public en haleine pendant une heure entière.
« J'ai voulu offrir au public des titres un peu moins connus, que l'on n'a pas souvent l'occasion d'entendre sur scène. Avec Salomon, c'est notre deuxième concert ensemble. Mais un duo reste improbable car nos voix ne sont pas faites pour se marier », confie Henri dans les coulisses. Le pari est plus que réussi. Entre souvenirs partagés, refrains repris à l'unisson, et regards brillants d'émotion, « Feo roa tafaray» a su rassembler toutes les générations dans une même ferveur musicale. Un après-midi où la nostalgie n'était pas une mélancolie, mais une fête du coeur.