- L'Afrique est confrontée à une nouvelle incertitude commerciale suite à la décision du président américain Donald Trump d'imposer de fortes hausses des droits de douane sur les importations
- Cette décision pourrait compromettre l'accès en franchise de droits de 32 pays d'Afrique subsaharienne et toucher des exportateurs clés tels que l'Afrique du Sud, le Nigeria et Madagascar.
- L'AGOA a permis aux pays africains d'exporter 8 milliards de dollars de marchandises vers les États-Unis en 2024. Toutefois, en vertu des nouveaux droits de douane, les exportations africaines seront désormais frappées d'un droit de base de 10 %
L'Afrique est confrontée à une nouvelle incertitude commerciale suite à la décision du président américain Donald Trump d'imposer de vastes augmentations tarifaires sur les importations, affectant les pays précédemment couverts par la loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA). Cette décision pourrait compromettre l'accès en franchise de droits de 32 pays d'Afrique subsaharienne et toucher des exportateurs clés comme l'Afrique du Sud, le Nigéria et Madagascar.
L'AGOA a permis aux pays africains d'exporter 8 milliards de dollars de marchandises vers les États-Unis en 2024. Toutefois, en vertu des nouveaux droits de douane, les exportations africaines seront désormais soumises à des droits de base de 10 %, avec des taux plus élevés pour certains pays - jusqu'à 50 % pour le Lesotho et 47 % pour Madagascar. Les secteurs les plus touchés sont l'habillement, l'agriculture et la construction automobile.
Des exemptions s'appliquent à certaines matières premières, notamment le pétrole, l'or et les minéraux non disponibles aux États-Unis, protégeant ainsi certains grands exportateurs tels que le Nigeria et l'Angola. Toutefois, les pays qui dépendent des exportations de produits manufacturés ou agricoles, comme l'Afrique du Sud et la Côte d'Ivoire, sont très exposés.
L'avenir de l'AGOA reste incertain.
La hausse unilatérale des droits de douane américains place le commerce africain à la croisée des chemins. Si certaines matières premières comme le pétrole, l'or et le cuivre restent exemptées, les exportations à valeur ajoutée - telles que les voitures sud-africaines, le cacao ivoirien et les textiles malgaches - risquent d'être fortement perturbées. L'AGOA, pierre angulaire du commerce entre les États-Unis et l'Afrique depuis 2000, risque à présent de perdre sa raison d'être si des droits de douane généralisés sont appliqués.
Pour des pays comme le Lesotho et Madagascar, où les exportations de vêtements vers les États-Unis sont le moteur de l'emploi et du PIB, les conséquences peuvent être graves. Les secteurs dépendant du commerce et employant des dizaines de milliers de personnes sont désormais vulnérables.
Cette mesure pourrait réduire à néant les progrès de l'industrialisation et menacer les investissements étrangers dans les secteurs orientés vers l'exportation. L'accès au marché américain n'étant plus garanti, les économies africaines pourraient accélérer leurs efforts de diversification et chercher d'autres partenaires commerciaux en Asie, dans l'UE et au sein de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).
À court terme, cependant, les économies les plus vulnérables du continent pourraient avoir besoin d'un soutien ciblé pour amortir le choc, et les décideurs politiques pourraient faire pression sur Washington pour qu'il revienne sur sa décision ou qu'il élargisse les exemptions.