Afrique: Droits de douane américains - Comment l'Afrique du Sud veut tenter de limiter leurs effets

Les marchés dévissent ce 7 avril 2024 face à l'inflexibilité du président américain sur les droits de douane qu'il a imposés au reste du monde. Donald Trump reproche aux partenaires économiques des États-Unis de les « piller ». Si certains promettent une réplique, d'autres tentent de s'organiser pour limiter les conséquences, à l'instar de l'Afrique du Sud, particulièrement touchée. Explications.

L'économie mondiale est toujours chamboulée après la décision des États-Unis d'imposer des taxes massives à l'importation à la quasi-totalité de ses partenaires commerciaux. Si certains promettent des représailles (Chine, UE, Canada), d'autres, comme le Zimbabwe, ont choisi d'exempter tous les produits américains de taxe à l'importation.

De son côté, l'Afrique du Sud fait partie des pays les plus touchés par les droits de douane américains, avec 31% de taxes sur les produits sud-africains, 25% pour le secteur automobile.

Ce 4 avril, les ministères des Relations internationales et du Commerce ont tenu une conférence de presse commune, pour parler d'une seule voix et trouver des solutions : à savoir, négocier des accords avec les États-Unis, mais aussi intensifier les relations commerciales avec des partenaires comme l'Europe, ou encore s'ouvrir à de nouveaux marchés, notamment en Asie.

« Nous adresser aux Américains en discutant de leurs propres intérêts »

Ces nouvelles taxes américaines annulent de fait les préférences tarifaires de l'Agoa (African Growth and Opportunity Act ou « Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique ») pour de nombreux secteurs. Cet accord de plus de 20 ans permettait par exemple d'exporter des voitures ou des produits alimentaires sans droits de douanes.

À court terme, l'Afrique du Sud veut donc faire du lobbying auprès des Américains pour que l'Agoa soit renouvelée.

Parks Tau, ministre du Commerce et de l'industrie, souligne : « Les États-Unis ont confirmé que le sommet de l'Agoa serait maintenu cette année. Nous allons devoir négocier en prenant en compte l'approche américaine, qui ne veut plus d'accords qui ne favorisent qu'une seule partie. Comme nous sommes évidemment convaincus que l'Agoa a aussi un intérêt pour eux, l'enjeu sera de leur démontrer. Nous devons vraiment nous adresser aux Américains en discutant de leurs propres intérêts. »

Mais les récentes décisions de la Maison Blanche semblent annoncer la fin de cet accord commercial. Le pays doit donc préparer la suite et penser à long terme. En se tournant par exemple vers la Chine, explique la directrice adjointe du département du commerce, Xolelwa Mlumbi-Peter : « On regarde des nouveaux marchés au Moyen-Orient et en Asie, là où nous n'avons pas encore d'accès privilégié. Il y a déjà des discussions en cours avec des fabricants chinois, pour qu'ils s'implantent chez nous. »

L'Afrique du Sud souhaite aussi profiter de sa présidence du G20 cette année pour réfléchir à une position commune face aux nouvelles taxes américaines.

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