Ce lundi 7 avril, le cours du pétrole a atteint son plus bas niveau en 4 ans. Comment expliquer cette baisse spectaculaire ?
Le pétrole a vu son cours tomber sous les 60 dollars dans la nuit du 6 au 7 avril, un plus bas depuis 4 ans. Cela s'explique en partie par l'incertitude sur le commerce mondial à cause de ces droits de douane et de la politique de Donald Trump.
Le pétrole a vu son cours tomber sous les 60 dollars dans la nuit du 6 au 7 avril. D'abord, les flux mondiaux de marchandises vont être affectés par ces droits de douane, les produits fabriqués en Chine vont moins voyager pour aller se vendre aux États-Unis. Or, l'essentiel du transport de fret mondial, évidemment, passe par les hydrocarbures et les dérivés du pétrole. Cela entraîne des besoins en pétrole moindres et donc une baisse de son cours, voilà l'effet de la récession qui se profile.
Ensuite, on est au plus bas depuis 4 ans sur le prix du pétrole américain, car la politique douanière, elle, va renchérir le prix des gros 4x4 américains, des pick-up. Même si ces véhicules sont très «make America great again», ils ne sont pas 100% «made in USA» et les modèles assemblés aux États-Unis utilisent de nombreuses pièces détachées provenant des pays voisins, Mexique ou Canada. Leurs prix vont donc augmenter. Ce mouvement de baisse est très puissant, d'autant que le dollar est en chute : d'habitude, une baisse de la monnaie américaine, ça propulse les cours vers le haut.l, un plus bas depuis 4 ans. Cela s'explique en partie par l'incertitude sur le commerce mondial à cause de ces droits de douane et de la politique de Donald Trump.
Factuellement, c'est l'un des points positifs de cette politique de Donald Trump pour les consommateurs. Le 31 mars, le baril était à 74,40 dollars. Une semaine plus tard, on est à 64 dollars. On a coutume de dire que 1 dollar représente 1 centime à la pompe en hausse ou en baisse. Les chiffres de l'essence et des prix à la pompe seront donnés dans la soirée. Ça va peut-être s'étaler sur plusieurs semaines, mais ce qui est certain, c'est qu'on est en phase de baisse et ça dure depuis un an. On a déjà perdu 15 centimes sur le sans plomb 98 en un an et 18 centimes sur le diesel.
Certains analystes estiment qu'on pourrait encore descendre entre 30 à 50 dollars le baril, ce qui donnerait de la compétitivité évidemment aux entreprises. Ça contrebalancerait l'impact des droits de douane. Et en dehors du phénomène Trump s'ajoute l'annonce surprise ces derniers jours de l'OPEP+, qui a décidé d'augmenter sa production de brut, ce qui veut dire plus de pétrole sur le marché, donc des prix qui baissent là aussi. Ça fait les affaires du président américain parce qu'au niveau national, aux États-Unis, c'est très important le prix du baril d'essence et donc du galon. Si jamais le prix montait, un mouvement du type gilet jaune pourrait émerger aux États-Unis.