L'activiste politique Bruneau Laurette était face à la presse ce lundi 7 avril. Lors de son allocution, il a déclaré que la déposition d'un constable, enregistrée le 31 août au Central Crime Investigation Department (CCID) contre le surintendant de police Ashik Jagai - ancien patron de la Special Striking Team (SST), démantelée après les élections - vient confirmer les propos qu'il ne cesse de répéter depuis deux ans. Bruneau Laurette soutient que, depuis son arrestation, il affirme que le haschisch retrouvé dans le coffre de sa voiture a été placé là par la SST.
Selon la déclaration du policier en question, l'opération menée par la SST en octobre 2022 aurait été planifiée avec un présumé trafiquant, proche de Jean Hubert Célérine, alias Franklin. Après la saisie, l'ex-commissaire de police, Anil Kumar Dip, avait annoncé, lors d'une conférence de presse, qu'environ 100 kg de cannabis avaient été saisis à Rivière-Noire. Il avait toutefois précisé qu'il s'agissait du «poids brut» et que le pesage était en cours. Par la suite, il s'est avéré que le poids net et final du cannabis saisi, sans les emballages, s'élevait à 58 kg.
Mais selon la déposition du policier au CCID, 46 kilos de hashish, qui feraient partie de cette cargaison, auraient été remis au SP Jagai. Cette quantité correspondrait à celle retrouvée dans le coffre de la voiture de Bruneau Laurette. Ce dernier a par ailleurs dévoilé des images illustrant les scénarios qui se seraient produits le 3 octobre 2022. Il affirme avoir mentionné des éléments troublants dans les affidavits qu'il a jurés, mais aucun policier n'est venu le rencontrer pour obtenir des éclaircissements dans le cadre de l'affaire de Rivière-Noire. Pourtant, l'Independent Police Complaints Commission (IPCC), le bureau du commissaire de police ainsi que celui du Directeur des poursuites publiques (DPP) sont en possession de ces affidavits.
Pour Bruneau Laurette, ce qui est également inquiétant, c'est qu'un jeune homme, arrêté à tort dans le cadre de ce qu'il qualifie de mise en scène orchestrée par l'ex-SST, se trouve toujours en prison. Bien qu'il ait obtenu la liberté conditionnelle contre une caution d'environ Rs 1 million, sa famille n'a pas les moyens de s'en acquitter. «Combien d'innocents comme lui sont en prison ?», s'interroge Bruneau Laurette.
Toujours selon lui, après la saisie, au lieu de se rendre aux Casernes centrales ou au poste de police le plus proche, la SST se serait dirigée vers un terrain appartenant à Franklin. Il ajoute qu'un camion transportant les animaux de ce dernier aurait été utilisé comme barrage routier. Le présumé trafiquant, bras droit de Franklin selon ses dires, aurait utilisé une pirogue pour récupérer une partie de la marchandise sur un speed boat chargé de drogue, avec l'aide des membres de l'ex-SST. Bruneau Laurette se demande également pourquoi ce présumé trafiquant n'a jamais été inquiété à Maurice jusqu'à présent.