Lors du lancement d'ABCB Holdings sur le Marché officiel de la Bourse, le vendredi 4 avril, le gouverneur de la Banque de Maurice a livré une intervention sans discours écrit, abordant frontalement inflation, devises, et déséquilibres commerciaux.
À l'issue d'une intervention de 41 minutes et 2 secondes, le gouverneur de la Banque de Maurice, Rama Sithanen, a laissé place à un silence notable dans la salle de conférences de la House of Digital Art, à l'occasion du lancement d'ABCB Holdings sur la plateforme de trading du Marché officiel de la Bourse de Maurice, le vendredi 4 avril. Le groupe ABC avait confié à Rama Sithanen la mission de prononcer le discours de circonstance pour marquer cette entrée en Bourse.
Contrairement aux interventions habituellement formelles des gouverneurs de la Banque centrale, caractérisées par des discours écrits et lus dans un cadre strictement institutionnel, Rama Sithanen a adopté un ton plus direct, abordant de manière détaillée plusieurs défis économiques et monétaires actuels.
Après avoir traité les éléments protocolaires, le gouverneur a évoqué les sujets suivants : l'impact de la politique monétaire de l'administration précédente, notamment le recours à l'impression de monnaie ; la pénurie persistante de dollars américains sur le marché local ; la réticence des acteurs économiques à injecter leurs devises dans le circuit ; les déséquilibres commerciaux structurels ; et les mesures prises pour absorber les excès de liquidité sur le marché monétaire.
Ces explications ont permis à l'auditoire de mieux comprendre les orientations de la Banque de Maurice. Le gouverneur a également abordé les limites et les risques associés à certaines politiques économiques passées, notamment leur effet potentiel sur l'inflation et la stabilité monétaire.
Aucune session de questions-réponses n'a suivi son intervention. Interrogé sur la possibilité d'obtenir une copie de son discours, Rama Sithanen a précisé qu'il ne rédige pas ses allocutions à l'avance, mais s'appuie sur des notes pour structurer ses propos.
Cette prise de parole soulève la question d'une possible évolution dans la manière dont la Banque de Maurice communique avec le public : vers une approche plus directe, explicative et réactive face aux enjeux économiques majeurs, à l'échelle locale comme internationale.