Diya Sewraz, l'ancienne secrétaire de la Mauritius Investment Corporation Ltd (MIC), a déposé une plainte officielle, hier, auprès de la Financial Crimes Commission (FCC) contre Louis Rivalland, ancien membre du conseil d'administration de la MIC. Elle rejette les allégations qu'il a formulées à son encontre et avance qu'il y a un possible conflit d'intérêts pour lui dans cette affaire. Il avait déclaré que les procès-verbaux avaient été falsifiés lorsqu'elle était Company Secretary au moment du deal de l'East Coast Hotels Ltd du groupe Apavou.
Dans la plainte déposée par Diya Sewraz à la FCC, il est demandé aux enquêteurs de s'interroger sur le rachat par la MIC de 30 % des actions de Sun Ltd, cédées par la Swan Insurance Ltd et dont Louis Rivalland est le Chief Executive Officer, la compagnie d'assurances étant aussi actionnaire majoritaire de Sun Ltd. Transaction faite pour la somme de 14,4 millions d'euros. À l'époque où ce deal a été fait, de même que le rachat par la MIC des actions de l'East Coast Hotels Ltd du groupe Apavou, Louis Rivalland était membre du conseil d'administration de la MIC.
Diya Sewraz se demande si cette transaction n'a pas créé un conflit d'intérêts, étant donné la position de Louis Rivalland sur le conseil d'administration de la MIC et dans les négociations relatives au rachat des actions des actifs susmentionnés. Elle se demande pourquoi Louis Rivalland, en tant que membre du conseil d'administration de la MIC, a prétendu ne pas être au courant des 48 millions d'euros du deal de l'East Coast Hotels Ltd du groupe Apavou ?
Cela pourrait, selon elle, être interprété comme une tentative délibérée de tromper les autorités et la FCC. En tant que directeur expérimenté et membre de plusieurs conseils d'administration, elle estime qu'il aurait dû comprendre l'importance de lire les documents du conseil d'administration avant d'approuver des décisions majeures.
Manquement aux obligations des administrateurs
Le comportement de Louis Rivalland, s'il est avéré qu'il n'a pas pris connaissance des documents relatifs au deal de l'East Coast Hotels Ltd du groupe Apavou pour 48 millions d'euros et à la transaction des 14,4 millions d'euros concernant le rachat des 21 % d'actions de Sun Ltd, pourrait, selon elle, constituer un manquement grave à ses devoirs en tant que membre du board de la MIC. Ce type de négligence, si prouvé, pourrait entraîner plusieurs violations sous les sections 143 et 160 de la Company Act de 2001.
Dans sa déclaration à la FCC et même dans sa mise en demeure, elle a souligné qu'il est impossible que Louis Rivalland ne fut pas au courant du rachat par la MIC des actions d'East Coast Hotels Ltd du groupe Apavou pour 48 millions d'euros mentionnés à plusieurs reprises dans les documents du conseil d'administration de la MIC et lors des réunions du conseil d'administration car ils avaient été clairement inscrits à l'ordre du jour de la réunion du 5 février 2024. De plus, ces documents, incluant la lettre datée de 2024, le procès-verbal du conseil d'administration n° 63/5 de 2024, ainsi que les procès-verbaux de la réunion du 5 février, ont été adoptés lors de la réunion du 28 février.
De son côté, Ritesh Sumputh, l'avocat de Diya Sewraz, a fait une demande auprès de la cour intermédiaire pour la radiation des charges qui pèsent sur elle. Il a demandé que la motion de sa cliente soit entendue lors de l'audience prévue pour le 21 mai.
Bissessur confronté à des emails compromettants
Par ailleurs, Jitendra Bissessur, ancien Chief Executive Officer de la MIC, a de nouveau été convoqué par la FCC hier pour une enquête approfondie. Il était accompagné de son avocat, Me Shyam Servansingh. Cette audition fait suite à la saisie d'échanges de courriels lors d'une descente effectuée à la MIC le samedi 5 avril.
Le principal concerné, selon nos sources, coopère à peine et invoque son droit au silence sur plusieurs questions jugées cruciales. Il a été confronté au rapport commandé par la MIC auprès de la société Elevante Property Ltd. Les enquêteurs de la FCC ont mis à jour une série d'emails et de documents jugés centraux pour l'enquête. L'enquêtrice principale, Mme Papain, a d'ailleurs sollicité une extension de dix jours pour poursuivre les investigations, tout en s'opposant à la remise en liberté de Jitendra Bissessur.
Les éléments saisis lors de la perquisition - notamment des courriels échangés - ont été examinés en détail durant l'audition du 7 avril. Le rôle de Jitendra Bissessur dans les événements ayant conduit à des transactions jugées douteuses impliquant la MIC et le valuation officer Jhamille Couveline, de la société Elevante Property Ltd, est désormais au coeur des investigations.