La Journée mondiale de la Santé à Madagascar a mis en lumière la santé des femmes et des enfants. Des défis importants demeurent, notamment l'accès inégal aux soins et la désinformation.
À l'occasion de la Journée mondiale de la Santé, célébrée hier à Madagascar, l'accent a été mis sur la santé des femmes, des mères et des enfants, avec un constat préoccupant : une réticence persistante à la vaccination parmi de nombreuses femmes. Cette méfiance, alimentée par des craintes liées aux effets secondaires, des croyances religieuses et la désinformation, complique sérieusement les efforts du ministère de la Santé publique, notamment dans les Centres de santé de base (CSB).
Lors de la cérémonie officielle organisée à Ambohimangakely, le ministre de la Santé publique, Zely Randriamanantany, a souligné l'importance de l'information dans la réussite des campagnes de vaccination. « Ce n'est pas le vaccin qui manque, mais l'information. Il faut que chaque citoyen se sente concerné par la santé de sa famille et de sa communauté », a-t-il déclaré. Cette édition 2025 était placée sous le thème : « Une bonne santé à la naissance pour un avenir plein d'espoir ».
Insuffisant
Le refus de vaccination ne se limite pas aux idées reçues : il s'inscrit dans un contexte d'accès inégal aux soins. Dans plusieurs zones rurales, le suivi prénatal reste insuffisant, et les femmes ne se rendent à l'hôpital qu'en cas de complication, souvent trop tard. « L'hôpital devient souvent le dernier recours... En cas de décès, c'est le personnel de santé qui est tenu responsable », témoigne un responsable de CSB à Ambalavao.
Le taux de mortalité maternelle à Madagascar demeure élevé, avec 408 décès pour 100 000 naissances vivantes. Toutefois, la décentralisation des soins montre des signes encourageants : « Aujourd'hui, seul un tiers des districts présentent encore des taux préoccupants. Dans les deux tiers restants, nous avons réduit ce chiffre à soixante-dix décès pour cent mille naissances », a précisé le ministre.
La vaccination des femmes enceintes, souvent négligée, joue pourtant un rôle crucial dans la prévention d'infections graves affectant à la fois la mère et l'enfant. Malheureusement, les réseaux sociaux, en diffusant de fausses informations et des témoignages non vérifiés, renforcent la méfiance et compliquent les actions de sensibilisation.
En marge de la cérémonie, des soins gratuits ont été offerts à la population dans plusieurs districts. À Ambohimangakely, des stands médicaux ont permis un accès facilité à divers services de santé, dans une volonté de rapprocher les soins des citoyens et de renforcer la prévention.