Kenya: Mort de la Kényane Agnes Wanjiru - L'affaire est à l'arrêt selon sa famille qui met en cause l'armée britannique

Au Kenya, le secrétaire d'Etat à la défense britannique, John Healey, a rencontré le 7 avril 2025 la famille d'Agnes Wanjiru, à Nairobi. Cette jeune femme de 21 ans avait été retrouvée morte dans la fosse septique d'un hôtel, à Nanyuki, dans le centre du Kenya, en 2012, son corps poignardé à de multiples reprises. La veille, elle avait été aperçue en compagnie d'un soldat britannique de la Batuk, l'unité de formation de l'armée britannique au Kenya. Cela fait treize ans que la famille d'Agnes Wanjiru demande justice, mais l'affaire est au point mort.

C'est la première fois qu'un officiel britannique aussi haut placé rencontre les proches d'Agnes Wanjiru. Dans un communiqué, le secrétaire d'Etat à la défense a salué « leur détermination » dans leur quête de justice.

Esther Njoki, la nièce d'Agnes Wanjiru, relativise : « On est reconnaissants de cette rencontre mais elle intervient après des années d'inaction. Aucunes charges n'ont été retenues contre le suspect. Pourtant, de plus en plus de témoins l'ont identifié comme le soldat qui a tué Agnes. Malgré ça, rien n'a été fait. Le ministre nous a donc assurés qu'il continuerait à pousser le dossier, jusqu'à ce que nous obtenions justice et une conclusion. »

Une équipe de magistrats va revoir l'enquête menée par la police

Depuis que la plainte a été déposée en 2019, l'affaire du meurtre d'Agnes Wanjiru ne progresse pas. La défense de sa famille accuse les autorités du Kenya et britanniques de dissimulation. L'enquête interne menée par la Batuk, par exemple, ne lui a jamais été transmise. Maître Mbiyu Kamau, demande des avancées concrètes : « On veut voir des actes posés. Depuis longtemps, on demande à voir les procès-verbaux d'audition des témoins, on veut les noms de tous les soldats qui dormaient dans cet hôtel la nuit où Agnes a été tuée, on aimerait aussi ceux de leurs supérieurs qui les ont autorisés à quitter le Kenya après les faits. Ces noms doivent être rendus publics. »

Dans un communiqué publié le 7 avril 2025, le bureau du procureur général du Kenya a annoncé la nomination d'une équipe de magistrats pour revoir l'enquête menée par la police.

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