Ndouloumadji Dembé (commune Nabadji Civol), et ses environs, subissent de plein fouet les effets des changements climatiques qui se manifestent par des pics de chaleur, la perte de terre agricole, mais également des inondations avec les crues du fleuve Sénégal qui ont complètement impacté les producteurs et par ricochet des milliers de populations devenues vulnérables à cause du préjudice subi. Face aux défis qui se présentent, un forum communautaire a été organisé dans la localité pour promouvoir la justice climatique à travers l'autonomisation juridique des jeunes et des communautés locales.
Cet événement piloté par l'association «Ndouloum VERT», qui conduit des activités dans le cadre du renforcement de la résilience climatique des communautés locales depuis 2018, a mobilisé plusieurs acteurs locaux. Ces derniers, après avoir été informés sur la subvention octroyée par le Legal Empowerment Fund (LEF) et le Global Human Rights Fund, ont échangé sur les enjeux environnementaux de la zone, à travers une consultation qui a été menée pour recueillir les besoins des parties prenantes et définir une stratégie adaptée de mise en oeuvre.
Parmi les objectifs fixés, figurent une sensibilisation et un renforcement des capacités des populations afin de mieux «promouvoir la justice climatique par le biais de l'autonomisation juridique, permettant ainsi de connaître, utiliser et façonner la législation». Alors que l'avancée du désert, les pertes de terres agricoles et les crues du fleuve Sénégal figurent parmi les défis environnementaux majeurs identifiés, «Ndouloum VERT», entend, grâce à la subvention obtenue, «renforcer la résilience des communautés en leur fournissant les outils et les ressources nécessaires pour faire face aux conséquences du changement climatique».
Ibrahima Dia, membre fondateur de de l'association «Ndouloum VERT», parlant des différents enjeux liés au changement climatique, fait constater que «la compromission des pays africains au changement climatique ne dépasse pas 4% en termes d'émissions de gaz à effet de serre, mais, nous subissons de plein fouet les effets des changements climatiques» qui se manifestent par les pics de chaleur, l'avancée du désert, la perte de terres agricoles, mais également les inondations notées l'année dernière avec les crues du fleuve Sénégal qui ont rendu les populations très vulnérables.
«Ces inondations fluviales des espaces agricoles sont une conséquence directe des changements climatiques. Toute cette partie sahélienne du Sénégal est composée de populations très vulnérables ; alors, on compte utiliser ce fonds pour promouvoir la justice climatique à travers l'autonomisation juridique afin de préparer les communautés à faire face à ces effets et à réclamer leurs droits par rapport à ce phénomène qui n'est pas du tout naturel et qui est le résultats des actions menées par les pays développés», déclare-t-il.
Dans le cadre de la mobilisation et de l'engagement communautaire pour la promotion de la justice climatique, l'association «Ndouloum VERT» a déjà noué un partenariat avec le Corps de la Paix Américain, portant sur l'exploitation d'une pépinière de reboisement. Dans le cadre de la sensibilisation, «Ndouloum VERT» entend impliquer «les griots et les laobés (artisans du bois), qui ont un fort impact social, ainsi que des rappeurs et des porteurs de voix».