En République démocratique du Congo (RDC), le PPRD, parti de Joseph Kabila, ancien président du pays, a signé sa rentrée politique à l'occasion de ses 23 ans d'existence, un peu plus de 6 ans après avoir perdu la présidentielle de 2018. Une rentrée et une occasion pour les dirigeants de réaffirmer leur résistance face au régime de l'actuel chef de l'État, Félix Tshisekedi.
Plusieurs centaines de militants, drapeaux en main et écharpes jaunes autour du cou. Une manière pour le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) d'afficher une base toujours intacte, estiment ses dirigeants.
Le PPRD a perdu la présidentielle de 2018 et boycotté celle de 2023 et après six ans dans l'opposition, des défections ont tout de même été enregistrées dans ses rangs.
Cette rentrée politique du parti, la première depuis 6 ans, était attendue. Car ces dernières semaines, l'ancien président du pays, Joseph Kabila, est sorti de son silence, avec plusieurs interviews dans les médias pour critiquer la gestion de la crise sécuritaire dans l'est de la RDC.
Un ton virulent vis-à-vis du régime
L'ancien chef de l'État vit toujours à l'étranger. Ce 7 avril 2025 à Kinshasa, les cadres du PPRD ont de nouveau rejeté les accusations de complicité avec le groupe politico-militaire AFC/M23. Ils se présentent comme des « nationalistes » engagés dans une résistance « politique » et non-violente.
À la tribune, le ton est virulent vis-à-vis du régime. Emmanuel Ramazani Shadary, Secrétaire permanent du parti, lance : « Notre résistance est inscrite dans un contexte bien déterminé qui va lentement mais sûrement vers la mise à mort de l'État de droit. »
Les lieutenants de Joseph Kabila restent catégoriques quant à leur refus de participer aux consultations initiées par le président Tshisekedi en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale.
Emmanuel Ramazani Shadary interpelle : « Pourquoi vous voulez encore consulter ? Vous avez une majorité écrasante au Parlement : plus de 400 députés sur 500 et 90 sénateurs sur 108. À quoi serviraient les consultations alors que vous avez été élu, vous, à 73% des voix [73,34% pour Félix Tshisekedi à la présidentielle, NDLR] ? »
Ces consultations se terminent ce 8 avril. Le PPRD dit, de son côté, attendre un dialogue inclusif avec le pouvoir et toute l'opposition.