Nigeria: Un influenceur prend six mois ferme pour avoir jeté des billets durant un mariage

Abdullahi Musa Hussaini alias "Amuscap"

Au Nigeria, un influenceur a été condamné ce 7 avril 2025 à six mois de prison ferme pour avoir jeté des billets de banque durant un mariage. Le traditionnel « naira spraying », autrement dit le fait d'asperger des invités de billets de naira, la monnaie nationale, est de plus en plus fermement réprimé dans le pays.

Il s'appelle Abdullahi Musa Hussaini. Son surnom : « Amuscap ». Sur son compte Instagram, suivi par plus de 150 000 abonnés, il fait la promotion de marques de vêtements.

Ce 7 avril 2025, la haute-cour fédérale de Kano, dans le nord du Nigeria, l'a déclaré coupable d'abus et de dégradation de la monnaie nationale. Parce que début décembre, en pleine fête, alors qu'il dansait, il a aspergé les invités de billets de 1 000 nairas (58 centimes d'euros), l'équivalent de 400 francs CFA.

En tout, l'influenceur a projeté comme des confettis 100 000 nairas (58 euros), environ 40 000 FCFA, soit plus que le salaire minimum au Nigeria.

Une pratique interdite depuis 2007

Cette pratique courante de jeter de l'argent lors d'événements - pour féliciter un proche, encourager un artiste, ou montrer tout simplement qu'on a de l'argent - est interdite au Nigeria depuis 18 ans, par la Banque centrale. Pratique présentée comme irrespectueuse d'un symbole national. Elle est également perçue comme indécente dans un pays où la majorité des habitants vit dans la pauvreté.

Depuis quelques mois, la Commission des crimes économiques et financiers intensifie sa répression, la rend plus visible en tout cas.

Les devises étrangères pas concernées par cette loi

Des personnalités filmées par exemple en train de jeter avec dédain des billets sur des danseuses ont été poursuivies. Mais ceux qui ont toujours tout de même très envie de jeter des billets continuent de le faire, en évitant d'être filmés

L'élite, elle, peut se permettre de contourner l'interdiction en s'aspergeant de dollars ou d'euros, les devises étrangères n'étant en effet pas concernées par la loi.

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