Les problèmes n'en finissent pas au shelter L'Oiseau du Paradis, à Cap-Malheureux. Après avoir dénoncé ses conditions de travail, le personnel était encore plus remonté par l'état des lieux durant le week-end écoulé. «Rien n'est fait pour que nous ayons le minimum pour travailler. On est tous stressés», expliquent celles qui nous ont contactés hier. Selon leur récit, durant le week-end, pas une goutte d'eau n'est sortie du robinet, ce qui a notamment rendu les toilettes, les salles de bains et la cuisine insalubres.
«Déjà que nous subissons toutes sortes d'abus de la part de certains résidents, ce week-end, la situation a été plus que chaotique. Personne ne pouvait se laver ou aller aux toilettes dans la nuit de dimanche à hier. Pour que certains garçons puissent aller à l'école hier matin, ils ont dû utiliser les salles de bains dédiées aux enfants en bas âge qui sont aussi des résidents du shelter.» D'ajouter qu'il n'y a qu'à voir l'état de leur salle de bains où tout est sale et cassé. «Depi enn lepok zot finn kas robine, nanye pa'nn sanze.»
De faire également ressortir que les lieux n'ont pu être nettoyés en raison du manque d'eau. «Le personnel de nettoyage ne peut pas faire grand-chose.» Qui plus est, il nous revient que les enfants continuent à aller «nager» dans le réservoir d'eau qui se trouve sur le toit du bâtiment. «Samedi après-midi, ils ont été réprimandés par des policiers qui sont venus sur place.» Cette eau, expliquent les employés, ne peut pas être par la suite utilisée par peur d'attraper des infections. «On ne sait pas s'ils urinent ou autre dedans. Ou panse nou pou kapav servi sa pou kwi nou manze?» L'état de la cuisine serait encore pire mais, en raison des caméras installées sur les lieux, nous n'avons pas eu de photo.
Pour rappel, du côté du ministère, on a soutenu que pour ce qui est de l'entretien de l'infrastructure, des débris présents dans l'enceinte de l'établissement, souvent utilisés pour agresser le personnel, ont été enlevés. «Finn met lakour prop. La peinture sera faite pour redonner vie au bâtiment et les armoires saccagées par les résidents ont été remplacées. Les caméras ont effectivement été endommagées et il faudra attendre le Budget pour trouver l'argent afin de mettre en place des structures qui protégeront les nouvelles caméras», avance le préposé du ministère. De plus, l'aide des organisations non gouvernementales sera prochainement sollicitée afin de travailler ensemble pour trouver des activités pour ces enfants.