Congo-Kinshasa: Rien de nouveau !

Rien de nouveau sur la démarche du Gouvernement, 72 heures après les pluies diluviennes sur la capitale. Les populations ont été relogées sur plusieurs sites, les victimes et les blessés sont à charge du Trésor public. D'autres mesures ont été prises par le Ministre de l'Urbanisme et de l'Habitat pour prévenir de futures inondations à Kinshasa.

Il s'agit de curage des ouvrages d'assainissement ainsi que le nettoyage immédiat des canaux et des cours d'eau, afin de faciliter un meilleur écoulement des eaux de pluie. Il a été recommandé la démolition des constructions anarchiques.

Des bâtiments, souvent illégalement érigés, obstruent fréquemment les voies d'écoulement naturelles, aggravent les inondations. Il a exigé que les plans d'urbanisme en vigueur soient vigoureusement respectés.

En outre, toute nouvelle occupation du sol devra désormais être subordonnée à un plan d'urbanisme approuvé ou à une autorisation préalable, garantissant ainsi un développement urbain ordonné avant d'annoncer le lancement des opérations de la Commission nationale de lutte contre les occupations anarchiques. I s'agit d'une initiative destinée à préserver les espaces publics et les servitudes d'utilité publique.

Toutes ces mesures ont été préconisées par le Gouvernement Sama Lukonde en partenariat avec le Gouverneur Gentiny Ngobila. Il a fallu, à un moment donné que la Ministre Bazaïba et l'ancien Vice-gouverneur Gecoco, descendent sur le terrain pour évacuer toutes les épaves qui jonchaient la rue et détruire tous les garages pirates, mais après plus rien. L'anarchie a repris ses droits.

Gentiny a même amorcé la destruction des constructions anarchiques sur certains sites de la capitale avant que tout ne s'arrête sans crier gare. Rien ne garantit que les nouvelles mesures vont s'appliquer comme décidé. Comme si il existe une main noire qui oeuvre pour empêcher l'exécution des décisions du gouvernement.

Tous les sites où les populations ont été délogées afin d'éviter les dégâts humains et matériels en cas des catastrophes naturelles, ont été, à nouveau, occupés sans qu'aucune autorité publique ne s'en émeuve. Le site du pont Makelele a repris vie au vu et au su des autorités qui empruntent ce pont. A Pakadjuma, plusieurs fois chassés après de nombreuses pluies ou des incendies, plusieurs fois rétablis.

Où va l'Etat congolais? Il faut s'assumer plutôt que de pleurnicher et de faire semblant de compatir à la douleur de la population. Comme pour dire qu'on connait l'issue de toutes ces décisions prises sous le coup de l'émotion. Plutôt que de compter les morts, on pouvait les éviter après les prévisions de la météo qui rappelle, pour ce faire, que d'autres averses sont annoncées pour le mois d'avril.

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