Rabat — La santé, l'éducation, la formation et l'innovation sont les mots d'ordre pour une Afrique forte, résiliente et prospère, a souligné, mardi à Rabat, le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, chargé de l'Emploi, Hicham Sabiry.
Intervenant à l'ouverture de la 3ème édition des Journées africaines d'investissement et d'emploi (JAIE), organisée à l'initiative de l'Université Mohammed V (UM5) de Rabat sous le thème "Développement du système de santé en Afrique : enjeux, contraintes et perspectives", M. Sabiry a mis en avant la pertinence de la thématique de cette édition qui reflète à la fois les défis et les opportunités qu'offre la transformation structurelle des sociétés africaines.
"Cette transformation touche un domaine auquel le ministère consacre son plein engagement" a-t-il souligné lors de ce rendez-vous de deux jours qui réunit des décideurs, des investisseurs, des professionnels de la santé, des académiciens et des médias, afin de discuter des défis majeurs du secteur de la santé en Afrique.
Dans cette optique, M. Sabiry a exhorté les participants à bâtir des passerelles entre les différentes disciplines et institutions, ainsi qu'à oser la recherche interdisciplinaire, à mutualiser les données, à croiser les expériences et à valoriser les réussites.
Pour sa part, le directeur des JAIE et du laboratoire "Compétitivité économique et performance managériale" (LARCEPEM) au sein de l'UM5, Mohammed Khariss, a pointé du doigt le paradoxe dans lequel vit le riche continent africain, qui malgré des ressources naturelles diversifiées et une jeune population, n'arrive toujours pas à parvenir au développement.
La principale contrainte, selon lui, réside dans la faiblesse du capital humain qui constitue un défi de taille pour les pays africains, où les populations souffrent de malnutrition, de soins insuffisants, de formation limitée et d'un manque de sécurité, ce qui explique le classement défavorable dans l'indice de développement humain.
Face à ces enjeux, les pouvoirs publics africains sont appelés à faire de la santé, de l'éducation, de la sécurité alimentaire et de la protection sociale des priorités absolues, a-t-il soutenu.
De son côté, la conseillère spéciale chargée du genre, de l'éducation et de la cohésion sociale au Burkina Faso, Justine Coulidiati-Kielem, a mis en exergue le rôle pionnier joué par le Maroc à l'échelle africaine dans les domaines de la santé et de la protection sociale.
Elle a, par ailleurs, indiqué que cette édition des JAIE incarne les principaux défis auxquels l'Afrique est confrontée en matière de développement du système de santé, rappelant qu'elle constitue, aux côtés de l'éducation, le fondement du capital humain.
Notant que cet événement constitue une occasion de mener une réflexion profonde pour relever les défis auxquels les pays africains sont confrontés, elle a mis en avant le rôle de premier plan des nouvelles technologies et des innovations dans la réponse aux besoins des populations en matière de santé publique.
Pour le directeur régional de la santé de la ville de Conakry, Sangaré Mamoudou, ce conclave s'inscrit dans une dynamique de promotion des investissements dans le secteur de la santé, en tant que levier essentiel du développement.
Et d'ajouter que ce rendez-vous constitue une opportunité pour échanger sur les réalités africaines et partager les expériences et les meilleures pratiques à même de répondre aux besoins des populations.
Organisées les 8 et 9 avril à Rabat, les JAIE 2025 visent à favoriser un dialogue constructif, promouvoir les investissements dans les infrastructures de santé, encourager les partenariats public-privé et stimuler la coopération africaine et internationale dans plusieurs domaines liés à la santé.
Parmi les thématiques qui seront abordées lors de ce conclave figurent l'état des lieux des systèmes de santé en Afrique, le rôle stratégique des partenariats public-privé, le développement du capital humain et les défis du financement et de la gouvernance des systèmes de santé africains.
Il s'agit également de plancher sur les enjeux liés à la couverture médicale et à la gestion des risques dans les établissements de santé, les marchés pharmaceutiques et l'industrie de la santé en Afrique, l'impact potentiel des nouvelles technologies sur le secteur médical, ainsi que la coopération africaine et internationale.
L'événement bénéficie du soutien stratégique de plusieurs partenaires, notamment le ministère de la Santé et de la Protection sociale, l'Agence marocaine de coopération internationale (AMCI) et divers partenaires académiques.