Congo-Kinshasa: Ituri - Les communautés et les autorités locales préviennent les attaques sur les sites de déplacés

communiqué de presse

La province de l'Ituri abrite plus d'un million cinq cent mille personnes déplacées, réparties sur soixante-huit sites, principalement dans les territoires de Djugu et d'Irumu. Dans le territoire de Djugu, certains sites tels que Djaiba, Lala, Plaine Savo et Drodro sont fréquemment attaqués par des groupes armés, occasionnant parfois des pertes en vies humaines.

Les causes de ces attaques sont multiples, parmi lesquelles la présence de débits de boissons ou de maisons de tolérance sur les sites, ainsi que celle de miliciens qui viennent y dissimuler des armes ou se réfugier après avoir commis des exactions dans d'autres localités.

Afin de prévenir ces attaques, la section des Affaires civiles de la MONUSCO en Ituri a organisé, du 26 mars au 4 avril 2025, une série d'ateliers de sensibilisation et de renforcement des capacités des membres des comités de déplacés dans le territoire d'Irumu. Ces ateliers ont été réalisés en partenariat avec la protection civile, la commission nationale pour les réfugiés, ainsi que les Ong AIDES et Caritas, qui assurent la gestion quotidienne des sites de déplacés.

L'objectif principal de ces ateliers était de renforcer les capacités des comités de déplacés dans l'utilisation des outils d'alerte précoce et dans la préservation du caractère civil et humanitaire des sites. Ces sessions itinérantes ont permis à l'équipe de la MONUSCO et à ses partenaires de se rendre successivement à Komanda, à 75 km au sud-est de Bunia (le 26 mars), à Kengelu, à 78 km au sud de Bunia (le 28 mars), à Kasenyi, à 40 km à l'est de Bunia (le 2 avril) et enfin à Tchomia, également située à 40 km à l'est de Bunia (le 4 avril).

Prévenir les attaques des sites de déplacés

Il est primordial de rappeler aux participants, ainsi qu'aux autorités et communautés locales, que les sites de déplacés doivent rester strictement civils : aucune arme, aucun équipement militaire, aucune force de sécurité armée, ni milicien ne doivent être présents sur ces sites. Il convient également de sensibiliser les communautés et autorités locales à l'utilisation des outils d'alerte précoce mis en place par la MONUSCO, tels que les « numéros verts » gratuits*.

Tout au long de leur parcours, l'équipe de la MONUSCO a également sensibilisé les communautés et les déplacés au respect du règlement intérieur des sites, qui interdit notamment la présence d'armes et d'effets militaires, les espaces de tolérance, la vente de boissons alcoolisées, ainsi que le trafic de chanvre.

Les patrouilles régulières de la MONUSCO, en collaboration avec les FARDC, jouent un rôle essentiel en empêchant quotidiennement les attaques des sites de déplacés par des miliciens, cependant elles ne suffisent pas. « Ces ateliers ont permis aux membres des comités de déplacés de se rappeler et d'appliquer les règlements intérieurs qui régissent la vie quotidienne sur les sites. Les patrouilles menées quotidiennement par les casques bleus autour des sites repoussent et réduisent les menaces des groupes armés. Toutefois, elles ne suffisent pas. Le partage des outils d'alerte précoce, tels que les numéros verts, et le respect des règlements intérieurs jouent également un rôle clé pour limiter l'exposition aux menaces. », estime Sado Bahemuka de la section des Affaires civiles de la MONUSCO/Bunia.

Restaurer la confiance

Les quelque 200 participants, dont une soixantaine de femmes, ont exprimé leur engagement à diffuser les informations et compétences acquises lors de ces ateliers au sein de leurs communautés et structures respectives, ainsi qu'auprès des déplacés.

Ackim Byaruhanga, représentant du Comité associatif résolu pour la protection et la défense des droits humains (COARDHO) dans la région du lac Albert, basé à Tchomia, a souligné l'importance de cette formation : « Cet atelier a été d'une grande utilité. Grâce aux mécanismes d'alerte précoce découverts, je pourrai désormais accomplir mon travail de manière plus efficace. Auparavant, les alertes étaient souvent faites de manière désorganisée, et nous ne savions pas à qui les adresser. Aujourd'hui, nous pouvons alerter les responsables en temps réel, gratuitement, ce qui contribuera à améliorer la sécurité des populations, en particulier des déplacés ». Un atelier similaire sera organisé du 14 au 20 avril prochain dans le territoire de Mahagi, cette fois dans les sites de Mahagi-Centre, Ngote, Ramogi1 et Ramogi2.

*Les numéros verts permettent à la population de signaler toute attaque imminente. Le numéro 081 711 6460 est destiné à la région de Tchabi, le 081 711 6469 pour Komanda et les numéros 081 711 6489 et 097 106 3924 pour la région de Bogoro, qui couvre Kengelu, Kasenyi et Tchomia.

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