Les prix du pétrole ont chuté à leur niveau le plus bas depuis plus de quatre ans lors des échanges de ce mercredi, en raison des craintes croissantes concernant la demande, alors que la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine prend de l'ampleur.
À 04h23 UTC, le Brent, référence du marché pétrolier, a perdu 3,79%, s'établissant à 60,44 dollars le baril. De son côté, le WTI (West Texas Intermediate) a reculé de 4,13%, pour atteindre 57,12 dollars, touchant ainsi son plus bas niveau depuis février 2021.
Cette baisse survient après cinq sessions consécutives de déclin, provoquées par l'annonce du président américain Donald Trump de l'imposition de droits de douane à 104% sur les importations chinoises, une décision qui alimente les inquiétudes d'un ralentissement économique mondial, susceptible de réduire la demande de pétrole.
Les droits de douane de 104% sur les produits chinois sont entrés en vigueur ce mercredi à 00h01, heure de l'Est des États-Unis (04h01 UTC), après l'inaction de Pékin qui n'a pas relevé ses propres taxes sur les produits américains avant l'échéance imposée par Trump, fixée à mardi midi.
Des tensions croissantes entre les deux plus grandes économies mondiales
Pékin a réagi fermement, affirmant ne pas céder à ce qu'elle qualifie de "chantage économique" après que Trump ait menacé d'imposer des tarifs supplémentaires de 50% sur les produits chinois si Pékin n'ajustait pas ses propres taxes de représailles, fixées à 34%.
Yi Lin, vice-présidente des marchés pétroliers chez Rystad Energy, a souligné que la réponse agressive de la Chine réduit les chances d'un accord rapide entre les deux plus grandes économies mondiales, alimentant ainsi les craintes de récession économique mondiale.
Elle a ajouté que la demande chinoise en pétrole, qui pourrait être réduite de 50 000 à 100 000 barils par jour si la guerre commerciale se prolonge, serait mise à mal. Toutefois, elle a précisé qu'une stimulation plus importante de la consommation intérieure en Chine pourrait compenser partiellement cette baisse.
L'OPEP+ et l'augmentation de la production exacerbent la tendance baissière
La situation a été aggravée par la décision de l'OPEP+ la semaine dernière d'augmenter sa production de 411 000 barils par jour à partir de mai prochain, une mesure qui, selon les analystes, risque de conduire à un excédent d'offre sur le marché.
Les analystes craignent que cette combinaison de facteurs - la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, l'augmentation de la production par l'OPEP+ et les incertitudes économiques mondiales - ne mette une pression supplémentaire sur les prix du pétrole dans les semaines à venir.
