En Éthiopie, un nouveau président a été nommé à la tête de la TIRA, l'Administration intérimaire de la région du Tigré, dans le nord du pays. Il s'agit du lieutenant-général Tadesse Werede, chef des forces de défense dans la province. Nommé par le Premier ministre Abiy Ahmed, il a pris ses fonctions le 8 avril 2025, après plusieurs semaines de tensions dans la région. Il devra notamment mettre en oeuvre les accords de paix de Pretoria qui avaient mis un terme, en 2022, à la guerre meurtrière qui a ravagé le Tigré et fait 600 000 morts.
Tadesse Werede est un vieux briscard de la politique tigréenne. Âgé de 67 ans, il a fait ses classes dans la lutte armée contre le Derg, le régime communiste des années 1980. Puis, il a travaillé pour le TPLF, le Front de libération du peuple tigréen, qui règnera sur l'Éthiopie pendant 30 ans, notamment au sein du ministère de la Défense. Le général Tadesse était à la tête des forces tigréennes durant la guerre qui les a opposées au pouvoir fédéral, de 2020 à 2022.
Le nouvel homme fort à la tête de l'Administration intérimaire de la région du Tigré jouit de toute la confiance d'Abiy Ahmed. Sur X, le Premier ministre explique inaugurer ainsi « une nouvelle culture politique ».
Le mandat de la TIRA a été prolongé d'un an fin mars. La fin du précédent s'est faite dans un climat de tension inquiétante, son président ayant été ouvertement contesté par le TPLF, dont les forces armées ont fini par prendre le contrôle de villes majeures comme Adigrat et Mekele.
Une feuille de route en huit points
« La responsabilité qui m'est confiée est une tâche difficile, mais bien accomplie, elle est aussi une opportunité », a déclaré Tadesse Werede lors de sa prise de fonction.
Il a signé une feuille de route en huit points, comprenant notamment le désarmement, la démobilisation des anciens combattants, ou encore l'épineuse question du retour des déplacés. Ils sont aujourd'hui plus d'un million.