Rambha Ramtohul, artiste incontournable de la scène musicale locale, continue de faire vibrer les coeurs avec ses chansons profondément enracinées dans la culture bhojpuri. Invitée de l'émission «Nou Lar Nou Lamizik», elle s'est confiée sur son parcours, ses inspirations et l'impact de son tube légendaire «Zubeda Loto Leke Jai».
«Zubeda» (2008) : le début d'un succès phénoménal
«Depuis que j'ai sorti Zubeda en 2008, les gens ont commencé à m'appeler Zubeda ! C'était ma toute première chanson et elle a eu un succès fou. Jusqu'à aujourd'hui, on l'entend encore dans les mariages, les anniversaires, les fêtes...» explique t-elle avec émotion. Ce morceau figurait en septième position sur sa première cassette. «Je savais que cette chanson allait marquer. Je l'aimais beaucoup, je l'ai intégrée à mon album, et elle a conquis tout le monde.»
Une langue, une culture, une transmission familiale
Les paroles de ses chansons sont inspirées de ses racines. Ayant grandi dans un environnement où l'on parlait bhojpuri et hindi, l'écriture lui vient naturellement. «J'ai grandi dans un endroit où le bhojpuri était omniprésent. J'ai fait mes recherches avec mes grands-parents - ma dadi, ma nani - qui chantaient souvent. Je me suis inspirée de leur style, puis je l'ai adapté à ma manière en studio.»
De «Zubeda» à «Chak Chaka Chak»
Parmi ses autres morceaux phares, on retrouve Chak Chaka Chak, une chanson inspirée d'une scène typique des mariages traditionnels. «Lors des geetgawai, on amenait souvent une femme, on l'asseyait comme dans un salon, et un coiffeur simulait une coupe de cheveux pendant que les gens dansaient et chantaient autour. J'ai voulu recréer cette ambiance dans une chanson.»
Une carrière qui dépasse les frontières
Rambha Ramtohul a également conquis un public international. Elle a chanté en Angleterre, en France, en Italie... «J'ai été invitée pour plusieurs événements, comme les soirées Divali. J'ai rencontré beaucoup de Mauriciens là-bas. Ils étaient tellement contents de voir une artiste de chez eux. Malgré leur emploi du temps chargé, ils prenaient le temps de venir me voir. Ça m'a beaucoup touchée.»
Un regard critique sur la société
Actuellement, Rambha travaille sur une nouvelle chanson portant sur la jalousie. «Je l'ai intitulée Kapti, qui parle des gens égoïstes ou envieux. Par exemple, quand un enfant réussit ou qu'une personne obtient un emploi, il y a toujours quelqu'un pour critiquer ou être jaloux. J'ai voulu écrire sur cette réalité.»
Une vocation spirituelle
Pour elle, la musique est bien plus qu'un art. «La musique, c'est une prière. Certains aiment le football, d'autres le dessin, moi c'est la musique. J'encourage les jeunes à se lancer, car cela peut leur apporter beaucoup.» Elle joue aussi de l'harmonium depuis l'âge de 16 ans et donne des cours d'hindi aux enfants. «Il faut transmettre les bonnes valeurs, les sanskar.»
Une artiste engagée, malgré les regrets
Si elle a connu une belle carrière, Rambha avoue un seul regret : «Je n'ai pas pu terminer mes études au MGI à cause de la distance. C'est ma seule déception.» Mais elle reste fière de son parcours : «Ma voix est entendue partout. Je remercie Dieu pour cela.»
Un message pour ses fans
«Continuez à écouter mes chansons. Votre soutien me donne de la force. Merci pour tout.»