Ile Maurice: Arrestation de l'ex-ministre des Finances et de l'ex-gouverneur de la BoM

Après une nuit en détention, la Weekend Court a libéré Harvesh Seegolam contre une caution de Rs 500 000. (archive)

Dans un retournement spectaculaire des événements dans l'affaire de fraude de Rs 300 millions au détriment de la Mauritius Investment Corporation (MIC), Renganaden Padayachy, l'ancien ministre des Finances, et Harvesh Seegolam, l'ex-gouverneur de la Banque de Maurice (BoM), ont été placés en état d'arrestation pour fraude par abus de fonction en vertu de l'article 43 de la Financial Crimes Commission (FCC) Act.

Ce développement a eu lieu quelques heures après l'annonce du mandat d'arrêt à leur encontre. L'exministre des Finances a passé la nuit au Moka Detention Centre car son avocat, Me Raouf Gulbul, n'était pas disponible pour l'audition de son client. Il passera en cour de district de Port-Louis aujourd'hui avant de procéder à son interrogatoire.

Vers 19 heures, les deux personnalités ont été amenées dans les locaux de la FCC. Renganaden Padayachy, d'un calme apparent, est arrivé accompagné d'enquêteurs de la FCC. Quelques minutes plus tard, Harvesh Seegolam s'est également présenté en compagnie de son avocat, Me Imtihaz Mamoojee, et ne cachant pas son incompréhension face à la convocation à cette heure tardive d'hier soir. «À ce stade, je n'ai pas de commentaire à faire», a-t-il déclaré. Son deuxième avocat, Me Roshi Bhadain a expliqué à son arrivée que son client collaborait pleinement avec la FCC.

Roshi Bhadain a dit que son client collaborait avec les enquêteurs.

L'enquête sur l'affaire de fraude, qui impliquerait un montant de Rs 300 millions au détriment du MIC, a ainsi connu un tournant décisif dans la soirée du 9 avril. Après plus de deux semaines d'interrogatoires intensifs, les enquêteurs de la FCC ont enfin vu la lumière au bout du tunnel.

L'ex-ministre des Finances a été arrêté sous la section 43 de la FCC Act pour abuse of position. Selon la charge retenue contre lui, qui stipule qu'une personne en position de responsabilité et ayant le devoir de protéger les intérêts financiers d'autrui, qui abuse de cette position à des fins personnelles ou pour autrui, commet une fraude. Cette infraction est sanctionnée par des peines sévères, surtout lorsqu'elle porte sur des montants significatifs.

Les faits reprochés à Renganaden Padayachy remontent à mai 2024 lorsque, en sa qualité d'ancien ministre des Finances, il aurait pris des mesures illégales pour permettre à la MIC d'acquérir 1 596 actions dans la société EastCoast Hotel Investment Ltd pour la somme de 48 millions d'euros (équivalant à Rs 2,4 milliards de roupies) alors que le prix recommandé pour cette acquisition était de Rs 2,1 milliards. Cette transaction aurait ainsi permis à certaines parties de bénéficier d'une somme conséquente de Rs 300 millions.

Quant à Harvesh Seegolam, l'ancien gouverneur de la BoM, il a été arrêté sous la même accusation d'abus de position en vertu de l'article 43 de la FCC Act. Me Imtihaz Mamoojee a confirmé l'arrestation et a annoncé que la motion pour la libération sous caution de son client serait débattue au tribunal de Port-Louis aujourd'hui.Havesh Seegolam se demandait pourquoi il était là.

Cette affaire a tenu les enquêteurs en haleine pendant plus de trois semaines, au cours desquelles la FCC a interrogé de nombreux membres du conseil d'administration de la MIC, notamment Louis Rivalland, Swadicq Nuthay et Neemalen Gopal, et les anciens gouverneurs adjoints de la BoM, Mardayah Kona Yerukunondu et Hemlata Sewraj-Gopal. De plus, l'ex-Chief Executive Officer de la MIC, Jitendra Bissessur, a également été arrêté pour fraude par abus de position, tout comme la secrétaire de l'entreprise, Diya Sewraz.

Il reste à savoir si cette enquête mènera à de nouvelles révélations concernant ces personnalités de haut niveau et leur implication dans cette fraude d'envergure ou si d'autres arrestations suivront.

À savoir Sébastien de Robillard, directeur des ventes d'ENL Property, a été convoqué à titre de témoin dans cette affaire de fraude de la MIC dans le rachat de l'hôtel Ambre. Il était accompagné de son avocat, Me William de Robillard.Sébastien de Robillard, d'ENL Property

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.