Ezzedine Khalfallah, conseiller dans le secteur de l'énergie, a déclaré ce mercredi que la baisse des prix du pétrole sur le marché mondial présente des retombées contrastées : elle est bénéfique pour les pays importateurs d'énergie, comme la Tunisie, mais défavorable pour les pays exportateurs, en raison de la chute de leurs revenus.
Dans une intervention sur les ondes d'Express FM, Ezzedine Khalfallah a souligné que cette baisse entraîne une réduction des investissements dans les activités d'exploration et affecte la rentabilité de certains champs pétroliers et gaziers, devenus trop coûteux à exploiter.
Il a précisé que les causes de cette baisse sont avant tout géopolitiques. Il n'y a pas eu de changement significatif dans l'équilibre entre l'offre et la demande, mais la guerre commerciale opposant les États-Unis à certains pays comme la Chine et plusieurs États européens exerce une pression à la baisse sur les cours.
Pour la Tunisie, pays fortement dépendant des importations énergétiques, cette conjoncture représente une opportunité. La baisse des prix du pétrole pourrait contribuer à réduire le déficit de la balance commerciale et alléger le poids des subventions supportées par l'État, étant donné que le coût des produits énergétiques devrait diminuer.
Khalfallah a rappelé que les échanges commerciaux du pays sont influencés par trois principaux facteurs : les volumes échangés, le taux de change du dinar face au dollar, et le niveau des prix du pétrole.
En 2024, le déficit énergétique de la Tunisie a dépassé les 10 milliards de dinars. Une baisse durable des prix du pétrole en 2025 pourrait contribuer à atténuer ce déséquilibre, avec des effets positifs attendus sur le budget de l'État.
Il a également rappelé que les prévisions de la loi de finances pour 2025 tablent sur un prix moyen de 77 dollars le baril. Si ce seuil est dépassé, des dépenses supplémentaires seront nécessaires, ce qui pourrait retarder certains projets publics. En revanche, un prix inférieur permettrait de dégager des marges budgétaires pour accélérer la réalisation de projets bénéfiques pour l'État et les citoyens.