Cote d'Ivoire: Condamnation de leader syndical au pays - Attention danger !

En Côte d'Ivoire, les enseignants du secondaire ont durci le ton depuis le 7 avril 2025, en paralysant les établissements secondaires du public. Au centre de leurs préoccupations, une prime d'incitation promise par le gouvernement.

En s'inscrivant dans une telle logique guerrière, à moins de deux mois des examens à grands tirages, et surtout dans le contexte de l'évaluation internationale du Programme d'analyse des systèmes éducatifs de la CONFEMEN (PASEC), les enseignants du secondaire ne veulent plus se laisser conter fleurette, et entendent ainsi faire prendre en compte leurs préoccupations. Le gouvernement qui, dans un premier temps, avait lancé un appel à la raison et bandé les muscles, a dû revoir sa copie face à la radicalisation de la lutte.

La ministre d'Etat, ministre de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration, Anne Désirée Ouloto, face à la détermination des enseignants, a décidé de jouer la carte de l'apaisement. Mais la condamnation du leader syndical Ghislain Duggary Assy à 2 ans de prison pour son implication dans le mouvement social, risque de jeter de l'huile sur le feu.

En tout cas, il y a danger et le gouvernement gagnerait à jouer balle à terre au risque d'attiser davantage la colère des enseignants qui ont décidé de poursuivre la lutte. En fait, ces grèves à répétition dans le système éducatif, ne sont rien d'autre que l'aboutissement d'une approche controversée de l'école ivoirienne depuis de nombreuses années. En effet, cela fait maintenant près de deux décennies que l'école ivoirienne est confrontée à de nombreuses difficultés liées principalement à l'égoïsme et à l'insouciance de ses principaux acteurs.

Il serait de bon aloi que les uns et les autres puissent trouver un terrain d'entente

Aujourd'hui plus qu'hier, l'histoire met devant les projecteurs, tous ceux qui rament à contre-courant de l'émergence d'une véritable politique d'éducation en Côte d'Ivoire. En première ligne de ceux-ci, les enseignants et l'Etat ivoirien. Du reste, les enseignants qui ne veulent pas lâcher du lest dans leur bras de fer avec le pouvoir à travers leur mouvement qui a été largement suivi sur toute l'étendue du territoire, veulent coûte que coûte lui « tordre la main » afin de le faire accéder à ses revendications. Or, le pouvoir donne aussi l'impression de ne pas vouloir céder à ce qu'il considère comme un chantage. Une position qui risquerait de mettre de l'huile sur le feu du front social déjà en ébullition.

Mais, si le gouvernement décide aujourd'hui de faire profil bas en cédant aux désideratas des enseignants pour faire cesser la grève, il risque d'ouvrir la boîte de pandore. C'est pourquoi, il serait de bon aloi que les uns et les autres, à travers un dialogue constructif, puissent trouver un terrain d'entente. Ce faisant, la première responsable du département, en l'occurrence Mariétou Koné, doit jouer la carte de l'apaisement comme elle l'a souvent fait afin de ramener les enseignants à de meilleurs sentiments, au grand bonheur des élèves et de leurs parents qui n'ont que trop souffert des problèmes que vit l'école ivoirienne. Au camp d'en face de ne pas non plus trop tirer sur la corde.

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