Au Nigeria, le président Bola Tinubu tente de restructurer le secteur pétrolier à la peine, alors que la production nationale est au plus bas, et que les prix du brut sont en chute libre après l'annonce des nouveaux tarifs douaniers de Donald Trump. Il y a une semaine, le chef de l'État nigérian a limogé une dizaine de hauts cadres de la compagnie pétrolière nationale -- la NNPC - et le gouvernement fédéral a annoncé hier, mercredi, que les raffineries locales pourront continuer à payer en devise locale pour s'approvisionner en pétrole brut.
La politique de vente de pétrole brut et de produits raffinés en naira, sur le marché nigérian « reste en vigueur et le restera tant qu'elle est conforme à l'intérêt public et qu'elle soutient les objectifs économiques nationaux », précise le communiqué du ministère des Finances nigérians, publié mercredi 9 avril.
L'initiative « Naira contre pétrole brut » vise à « soutenir le raffinage local, à renforcer la sécurité énergétique et à réduire la dépendance aux devises sur le marché intérieur du pétrole », souligne encore le communiqué.
Ces dernières semaines, un bras de fer s'était engagé entre la compagnie pétrolière nationale, la NNPC, et le milliardaire Aliko Dangote, à la tête d'une méga raffinerie, à Lagos... Forcé de payer son pétrole brut en dollars, le magnat a cessé d'écouler son carburant sur le marché local, ce qui a entrainé une augmentation des prix de l'essence au Nigeria ces derniers jours...
Le revirement opéré par le gouvernement fédéral sur le sujet fait suite au limogeage de onze dirigeants de la NNPC, la semaine dernière, par le président Bola Tinubu. C'est Ahmadu Musa Kida qui a été nommé président de la NNPC -- dont le nouveau directeur général est Bayo Bashir Ojulari.
Une intervention présentée comme décisive pour relancer la production pétrolière nationale en baisse, et restaurer la crédibilité de l'entreprise publique, entachée par des soupçons de corruption.