Tchad: L'Union européenne annonce une aide humanitaire renforcée face à l'afflux de réfugiés soudanais

L'Union européenne va augmenter de manière significative sa contribution aux opérations humanitaires au Tchad. Dans un contexte de gel des financements américains et à l'approche des deux ans du conflit au Soudan, le Tchad fait face à une arrivée massive de réfugiés dans la région du Ouaddaï, à l'est du pays. Si l'aide européenne ne compense pas totalement le retrait américain, elle est la bienvenue au pays de Toumaï.

C'est un voyage « symbolique », selon Hadja Lahbib, la Commissaire européenne. Devant le poste-frontière d'Adré -- où entre chaque jour entre 100 et 200 réfugiés selon le HCR -- elle annonce une nouvelle enveloppe d'aide humanitaire européenne. « Nous sommes là pour contribuer à l'aide financièrement, avec un paquet de 74 millions d'euros », explique-t-elle, « qui va aider à soutenir les agences des Nations unies sur place, qui doivent faire face, malheureusement, à une diminution drastique de l'aide financière qui était apportée jusqu'ici par d'autres donateurs, essentiellement les États-Unis. »

À ses côtés, Zara Mahamat Issa, ministre tchadienne de l'Action sociale, de la Solidarité et des Affaires humanitaires, confirme malgré les difficultés, la politique d'accueil menée depuis le début du conflit par le Tchad. « Le Tchad dépasse l'afflux massif de réfugiés, et ça se fait d'une manière continue », assure-t-elle, « en ce moment, il y a un grand nombre de réfugiés, que je peux estimer au moins 300 000 personnes à la frontière. Maintenant, il est question de les relocaliser dans des camps, ce qui nécessite énormément de ressources. »

Vers une conférence sur la paix au Soudan

Repartie mercredi 9 avril 2025 dans l'après-midi pour Ndjamena, Hadja Lahbib aura ce jeudi des entretiens de haut niveau dans la capitale tchadienne, avant de représenter l'Union européenne à la conférence pour la paix au Soudan, organisée le 15 avril à Londres.

Cette conférence, pilotée par l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l'Union européenne, est vivement critiquée par les parties belligérantes soudanaises, car ni les Forces de soutien rapide (FSR) ni l'armée régulière soudanaise n'y sont conviées.

Khartoum dénonce également la présence des Émirats arabes unis, accusés d'alimenter les FSR en armes via l'est du Tchad.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.