Ile Maurice: Achat de carburants par la STC - Perquisition chez Kareena Neisius

Tôt hier matin, à 4 heures, des officiers de la Financial Crimes Commission (FCC) ont effectué une perquisition au domicile de Kareena Neisius, directrice de la compagnie Mercantile & Maritime Ltd (MMG), dans le cadre de l'enquête portant sur l'allocation du contrat pétrolier attribué par la State Trading Corporation (STC). Plusieurs documents en lien avec ce contrat ont été saisis.

Kareena Neisius a ensuite été conduite à la FCC vers 10 h 30, accompagnée de son avocate, Me Shalini Soopramanien. Son interrogatoire, under warning, qui a duré plus de cinq heures, marque une étape clé dans l'enquête sur cette transaction controversée d'une valeur de Rs 30 milliards, conclue sans appel d'offres. Des soupçons persistants de corruption et d'irrégularités continuent d'alimenter les inquiétudes autour de ce dossier.

En 2023, la STC avait conclu un contrat d'achat de carburant avec la société MMG, basée à Bahreïn, sans procédure d'appel d'offres. Cette décision a rapidement suscité de vives interrogations au sein du ministère du Commerce. Le ministre Michael Sik Yuen avait adressé une lettre à la FCC dès le 28 janvier 2025 pour réclamer l'ouverture d'une enquête approfondie.

Selon la version officielle, la STC justifiait ce choix par les conditions plus avantageuses proposées par MMG : un prix prétendument plus compétitif, un règlement en roupies mauriciennes et un délai de crédit de 60 jours, contre 30 pour les autres fournisseurs. Or, ces arguments sont aujourd'hui remis en question. Il a été révélé que le paiement s'est finalement fait en dollars, et le montant exact de la transaction n'a jamais été divulgué, même lors des séances parlementaires.

Des rumeurs persistantes évoquent également des dessous-de-table, voire l'octroi de villas en contrepartie de ce contrat. Ces allégations renforcent les soupçons de corruption à grande échelle. La FCC, qui avait déjà entrepris une enquête préliminaire, cherche désormais à faire toute la lumière sur cette affaire.

Pour rappel, à cela s'ajoutent les révélations faites par Kugan Parapen, porteparole de Rezistans ek Alternativ (ReA), lors d'une conférence de presse en septembre dernier. Il affirme que MMG aurait été contrainte par le gouvernement d'ouvrir un compte auprès de la Silver Bank, une institution financière sous conser- vatorship, afin d'y recevoir les paiements de la STC. Selon lui, cette manoeuvre visait à renflouer les caisses de la Silver Bank, fortement fragilisée par des créances douteuses et des liens présumés avec des figures controversées.

Toujours selon Parapen, le 9 août 2024, MMG aurait même bloqué une livraison de carburants en raison de son incapacité à rapatrier ses fonds depuis cette banque. Il avance également que MMG n'aurait accepté de débloquer la cargaison qu'après avoir obtenu des garanties que les prochains paiements seraient effectués en dollars, et qu'elle pourrait récupérer l'ensemble de ses fonds encore détenus à la Silver Bank.

Ces déclarations, bien qu'encore non vérifiées officiellement, offre un nouveau regard sur les possibles motivations derrière le choix du fournisseur MMG.

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