Ile Maurice: Établissement de tous les maux !

Le New Cancer Centre a été au menu de la séance de Private Notice Questions, mardi, Cet hôpital, inauguré l'année dernière par l'ancien régime, a coûté quelque Rs 200 millions mais peine à ce jour à être opérationnel à 100 %.

Selon Anil Bachoo, ministre de la Santé, à l'heure actuelle, plusieurs équipements n'ont jamais été utilisés et l'hôpital n'est pas non plus doté d'une unité de soins intensifs. Un manquement qui n'a pas été pris en considération par le précédent gouvernement et auquel le nouveau gouvernement tente de remédier en environ un mois.

Entretemps, ce sont certains membres du personnel qui ont tenu à dénoncer leurs conditions de travail en ce lieu. Selon plusieurs témoignages recueillis hier, «zis batiman ki bon, apre sa tou bizin revwar». Car, premièrement, il y a un manque grandissant d'infirmiers et de médecins, y compris au quotidien. «S'il y a quelquesuns qui prennent des sicks un seul jour, tout le système tourne au ralenti et rien ne fonctionne plus. Il y a des patients atteints du cancer qui viennent vers 7 heures du matin et qui attendent pendant des heures pour pouvoir voir un médecin. Parfois, l'attente est tellement longue qu'à 17 heures, nous avons toujours des patients dans l'établissement.»

Selon nos interlocuteurs, de simples équipements médicaux manquent depuis plusieurs mois déjà à l'appel, comme pour contrôler la pression artérielle des patients. «Puis, ce qui est encore plus préoccupant, c'est qu'il n'y a pas d'ambulance adéquate et de chauffeur. Si une ambulance est déjà en service, il faut alors solliciter l'aide de l'hôpital Victoria. C'est aberrant», explique un infirmier d'expérience. Selon lui, les salles opératoires sont aussi laissées-pour-compte, toujours par manque de personnel. Ainsi, il n'y a pas une désinfection en profondeur qui est faite. «Il aurait fallu mettre plus d'ordre à ce sujet.»

M., dans la quarantaine, est un des patients qui suit son traitement au New Cancer Hospital et pour cela, il se fait toujours accompagner par sa femme. Celle-ci, qui était avec lui sur place le mois dernier, explique le calvaire de ceux qui s'y rendent. «Pour faire votre chimiothérapie, il vous faut faire une prise de sang vers 7 heures du matin et ce n'est qu'après 10 heures parfois que les résultats tombent pour savoir si vous êtes éligible à cette chimio ou pas. Quelquefois, ceux qui ne peuvent pas la faire sont alors renvoyés à la maison sous nos yeux, alors qu'ils ont patienté trois heures dans leur état.»

Puis, explique la femme, la procédure est longue. Une fois le résultat en main, il faut passer avec un médecin généraliste qui ausculte le patient sans le toucher pour finalement arriver au spécialiste. «La dernière fois, en février, mon mari y était que pour un check-up et on a passé plus que la moitié d'une journée dans le centre hospitalier.» Il y a, dit-elle, de nombreux patients, «plus d'une cinquantaine par jour», qui y viennent pour leurs soins. «J'ai moimême vu que faute de place ou de disponibilité quelconque, les infirmiers renvoient des patients chez eux. Zot dir deza ena enn kote, be tousala zot pa fini planifie avan?», se demande-t-elle.

Nous avons également pu parler à un médecin de cet hôpital qui a refusé tout commentaire et a simplement soutenu qu'il n'y avait plus aucun problème.

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