Le Vallée d'Osterlog Endemic Garden Foundation (Repeal) Bill a été adopté sans amendement, mardi soir, à l'Assemblée nationale. Ce texte vise à abroger la loi encadrant la Vallée d'Osterlog Endemic Garden Foundation. Désormais, c'est le National Parks and Conservation Service (NPCS) qui assumera les fonctions et les pouvoirs auparavant dévolus à cette fondation.
La gestion, l'administration, la conservation, l'entretien et le développement de la Vallée d'Osterlog seront régis par le cadre légal de la Native Terrestrial Biodiversity and National Parks Act.
Le ministre de l'Agro-industrie, Arvin Boolell, après avoir longuement expliqué la situation du jardin, a exprimé ses regrets quant à la gestion de celui-ci par le gouvernement du Mouvement socialiste militant (MSM). Depuis 2016, les choses se sont aggravées à la Vallée d'Osterlog. «Le gouvernement de l'époque a agi de manière irresponsable et a permis le chaos, La gestion était complètement chaotique», a-t-il déclaré.
Accusant le régime de Pravind Jugnauth, l'ancien Premier ministre, de n'avoir agi que selon ses «propres intérêts», sauf lorsqu'il s'agissait de puiser dans les caisses et les poches des contribuables. Il a accusé l'ancien gouvernement d'avoir fait appel à l'Office of Public Sector Governance pour mener une enquête étrangère sur la gestion de la Vallée d'Osterlog Endemic Garden Foundation. Selon lui, le rapport, soumis en octobre 2023, «glace le sang» en mettant en lumière le gaspillage et la mauvaise gestion.
Les plans stratégiques de la Vallée d'Osterlog, a-t-il dit, n'étaient qu'un «coup de pub» et qu'aucun plan d'action n'a été préparé pour être mis en place. Il a accusé le directeur de la fondation de gérer d'une «main de fer» et «plein de lui-même», et d'avoir instauré un climat de crainte parmi les employés. Des postes, a ajouté le ministre, n'ont pas été pourvus sous ce directeur. Ce dernier, selon Arvin Boolell, doit partir
Le ministre de l'Environnement, Rajesh Bhagwan, a défendu avec ferveur le projet de loi qui abroge la fondation de la Vallée d'Osterlog. Il a qualifié ce geste de «fort, concret et symbolique». En transférant la gestion de ce sanctuaire de biodiversité au NPCS, le gouvernement, a-t-il expliqué, entend assurer une meilleure protection de ce site exceptionnel. Située près d'EauBleue, la Vallée d'Osterlog abrite «une flore et une faune endémiques rares, avec au moins 67 espèces de plantes déjà identifiées». Il a également souligné l'importance de ce patrimoine naturel dans un pays où seulement 2 % du territoire est encore couvert de forêts indigènes. Selon lui, ce texte prépare le terrain pour une réforme plus fondamentale.«Il ne s'agit plus seulement de protéger l'environnement, mais d'apprendre à respecter toutes les formes de vie.»
Dans un plaidoyer en faveur de la justice écologique, Rajesh Bhagwan a alerté sur l'érosion dramatique de la biodiversité. Selon ses chiffres, 89 % de la flore endémique mauricienne sont menacés et 61 espèces sont déjà éteintes. Il a dénoncé les «graves dysfonctionnements» dans la gouvernance de la fondation, pointés par l'Office of the Public Sector Governance, et a salué le rôle renforcé du NPCS, dont le mandat est de «protéger, restaurer et sensibiliser». Pour le ministre, cette réforme dépasse le simple aspect administratif. «Nos forêts, nos rivières, nos oiseaux, nos plantes endémiques auront droit à l'existence, à la régénération, à la protection», a-t-il dit, lui qui estime que la Vallée d'Osterlog deviendra «un lieu de reconnexion, tout fragile mais magnifique».
La députée Babita Thannoo a avancé qu'à travers ce projet de loi, le gouvernement posait des bases solides pour un avenir éco-centrique.