Le 15 avril 2025 marquera le deuxième anniversaire du début de la guerre au Soudan. En prélude à cet événement, un webinaire organisé en partenariat avec le Groupe AllAfrica Global Media ce 10 avril a permis à d’éminentes voix soudanaises et internationales de discuter sur l’impact de la guerre au Soudan.
Parmi eux, Mme Hala Al-Karib, Directrice régionale de l'Initiative stratégique pour les femmes dans la Corne de l'Afrique (SIHA) ; Mme Kholood Khair, Fondatrice et Directrice de Confluence Advisory, un « think and do tank » anciennement basé à Khartoum, Mme Bayadir Mohamed-Osman, activiste soudano-américaine et influenceuse sur les médias sociaux, ainsi que John Riaga, Media manager de Médecins Sans Frontières.
La conférence a permis aux intervenants de faire le point sur la situation actuelle du Soudan qui a connu ces deux dernières années une escalade de violence et de bafouillage du respect des droits humains sans précédents.
Selon Mme Hala Al-Karib, ce qui se passe au soudan est une manifestation d'une crise très profonde qui a affecté différents pays du continent.
Elle est revenu sur les atrocités qui se sont passées et a exprimé sa préoccupation face à la situation du Soudan et au rôle que les dirigeants africains devraient avoir pour résoudre le conflit au niveau continental.
Mme Al-Karib a souligné la maltraitance et la stigmatisation qu’ont subies les femmes et estime qu’un suivi psychologique et médical est primordial pour lever le fardeau de la honte qu’elles portent au quotidien.
Elle a également souligné l’apport que les organismes internationaux ont eu, mais elle estime que les problèmes de l’Afrique doivent être résolu par les africains. A l’en croire, le continent a besoin de leadership africain et d’engagement pour face aux crises afin de les résoudre sans l’apport de l’occident.
Mme Kholood Khair, pour sa part s’est accentué sur l’apport et le soutien que les africains devraient avoir vis-à-vis du peuple soudanais. « Nous avons vu des pays africains prendre la défense de diverses populations à l'extérieur du continent, surtout concernant le conflit israélo-palestinien, nous n'avons vu aucun pays africain prendre la défense d'un soudanais » a-t-elle soutenu. Ceci pour décrire l’urgence des dirigeants africains de penser à leur frères africains avant d’aller porté le combat de l’occident ou encore du Moyen-Orient.
Pour elle, les chefs d’Etat et de gouvernement devraient davantage s’engager à un niveau plus élevé afin de mettre la résolution en marche. Selon Mme Khair, le dernier sommet de l'UA en février n'a pas été l'occasion d'un engagement à haut niveau.
Dès lors, elle estime que le groupe d'experts de haut niveau de l'UA doit disposer de ressources plus importantes pour impliquer les parties prenantes soudanaises et le Haut représentant doit s'en faire le champion, soulignant que l'UA et l'IGAD devraient mettre en place une taskforce conjointe afin d'encourager une plus grande coopération entre les deux.
Par ailleurs M. John Riaga a fait le bilan de MSF qui a apporté un soutien indéfectible aux populations soudanaises. Malgré les multiples obstacles qu’ils ont eu, MSF n’a pas cessé de venir en aide aux milliers de personnes qui ont fuient les zones de conflit. Malgré les défis logistiques et sécuritaires qu’ils ont connu, l’organisation n’a pas cessé d’apporter son soutien afin de permettre aux soudanais d’avoir les soins médicaux dont –ils avaient besoin, a-t-il fait comprendre.
La conférence a également permis aux intervenants de condamné les conséquences dévastatrices de cette guerre impliquant des déplacements massifs, l’insécurité alimentaire, l’accès limité aux soins, l’effondrement économique, entres autres. De leurs points de vue, l’Afrique est dans l’urgence de poser des actes concrets permettant de résoudre les conflits à l’interne. Toutefois, la main-mise des medias et de la jeunesse sont indispensables pour les mettre en œuvre.
C’est pourquoi, Mme Bayadir Mohamed-Osman, activiste soudano-américaine et influenceuse sur les médias sociaux a partagé son expérience du conflit soudanais. « Nous avons fait le travail des agences mondiales depuis le début de cette guerre. Nous avions établis des plans d'évacuation pour nos propres familles. Nous avons été les intervenants locaux, nous avons collecté des fonds, nous nous sommes mobilisés, nous avons raconté des histoires tels des journalistes » a-t-elle confié.
Son engagement et son dévouement sur le terrain et sur les réseaux sociaux a eu un impact positif impliquant des acteurs culturels soudanais, faisant des appels et dons de solidarité pour venir en aide leurs concitoyens.
Ce 2éme anniversaire est le moment propice pour les medias de produire des articles soulignant l’urgence des pays africains de s’engager pour faire face et résoudre les conflits internes.