Plus de soixante mille salariés des 74 entreprises malgaches intégrées au programme Agoa (African Growth and Opportunity Act) risquent de perdre leur emploi. En cause : la suppression de l'exonération des droits de douane dont bénéficiaient les exportations vers les États-Unis. Désormais, une taxe de 47 % s'appliquera à ces produits, compromettant la compétitivité de nombreuses entreprises malgaches.
Ce changement impacte particulièrement les secteurs tournés vers l'exportation, notamment la vanille, un produit phare de Madagascar, mais ce sont surtout les entreprises franches spécialisées dans le textile qui en subissent les conséquences les plus graves. Ces dernières représentent la majorité des exportations malgaches vers les États-Unis et emploient massivement dans le pays.
« Des milliers d'emplois sont potentiellement menacés. Des consultations avec les entreprises franches ont eu lieu afin de faire face à cette situation. Cependant, le maintien de l'emploi est une priorité», a déclaré la ministre du Travail, de l'Emploi et de la Fonction publique, Hanitra Fitiavana Razakaboana, lors d'une rencontre avec les dirigeants d'entreprises franches aux 67ha, hier.
Elle a souligné l'urgence de soutenir les entreprises dont la survie dépend largement des exportations vers le marché américain. Des pistes d'accompagnement sont actuellement à l'étude, et une décision est attendue en Conseil des ministres.
Ces échanges visent à identifier précisément le nombre de salariés concernés et à mettre en place des solutions concrètes pour préserver les emplois. En attendant, l'inquiétude grandit au sein des entreprises. « Nous avons tellement peur d'être licenciés avec cette nouvelle », confie un salarié d'une entreprise franche.
Des discussions avec les syndicats sont également prévues. Une fois les données chiffrées disponibles, des mesures de soutien seront déployées. Un allègement des contraintes légales est également envisagé, en fonction de l'ampleur des pertes d'emploi anticipées.